La facture des importations des produits pharmaceutiques a baissé à 842,124 millions de dollars au 1er semestre 2015, contre 1,2 milliard de dollars sur la même période de l'année 2014. Si cette baisse estimée à 358 millions de dollars, soit 30,05%, se poursuit à ce rythme, l'on pourra assister à un recul qui avoinerait les 600 millions de dollars à la fin de l'exercice actuel. Un tel résultat n'est pas négligeable pour un pays qui aspire à renverser la vapeur, c'est-à-dire réduire au maximum les importations et promouvoir dans le même temps la production nationale afin de faire émerger une véritable industrie pharmaceutique algérienne. Il faut rappeler que cette tendance baissière a commencé dès le 5e mois de l'année en cours. Les importations s'étaient établies déjà, jusqu'à juillet dernier, à 626,06 millions de dollars. La facture était en baisse de 39%, comparée à la même période de l'année 2014 où elle était évaluée à 1,03 milliard de dollars. La quantité des médicaments importés a connu la même tendance passant à 13 434 tonnes sur les six premiers mois de l'année en cours contre 13 958 t à la même période de 2014 (-3,75%), précise le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Cette baisse des importations, constatée depuis le début de cette année, a concerné la totalité des produits pharmaceutiques dont, essentiellement, les médicaments à usage humain qui ont représenté près de 95% du coût global de ces importations. Ce lot (usage humain) importé s'est, ainsi, chiffré à 799,33 millions de dollars (12 280 tonnes) contre 1,15 milliard de dollars (13 061 tonnes), soit une réduction de près de 31% en termes de valeur. Pour les importations des produits parapharmaceutiques, elles se sont établies à 27,81 millions usd contre 33,47 millions usd (-17%). Quant aux médicaments à usage vétérinaire, leurs importations ont reculé à 14,97 millions usd contre 15,29 millions usd (-2,09%). À rappeler que la facture des importations des produits pharmaceutiques avait atteint près de 2,6 milliards de dollars en 2014, en hausse de 10,44% par rapport à 2013. Cette réduction de 30 %, en valeur, des importations des médicaments, s'inscrit, certes, en droite ligne de la stratégie du gouvernement ayant pour fondement la rationalité en cette période décisive de crise, mais a malheureusement engendré une pénurie de certains produits pharmaceutiques dédiés aux maladies chroniques. Cette rupture constatée depuis le début de l'année en cours jusqu'au 31 mars dernier est confirmée par les observateurs du marché. L'on a dénombré 97 DCI (dénomination commune internationale), soit 310 marques, absentes sur le marché jusqu'à la fin du mois de mars écoulé. Ce qui a fait dire à ces experts que ce sont certainement ces produits pharmaceutiques qui ont fait baisser la facture des importations à 30% ! Invités récemment au Forum de Liberté, le Dr Hamou Hafed, directeur central des pharmacies au ministère de la Santé, et M'hamed Ayed, directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), ont, cependant, rassuré sur la disponibilité des médicaments. "Il n'y a pas de pénurie de médicaments dans les hôpitaux", ont-ils affirmé, rappelant que la PCH fait de son mieux pour répondre aux besoins des établissements hospitaliers publics. B. K.