Un comité de vigilance et d'alerte est créé en Algérie, par fidélité à l'esprit du 20 Août 1956 et au "projet de société contenu dans la Déclaration du Congrès de la Soummam". L'annonce a été faite, ce 20 août, par les membres du nouveau collectif "Pour une Algérie unie et solidaire". Dans un communiqué signé par des militants politiques, des droits de l'Homme et du mouvement associatif, à l'exemple de Fatma Oussedik et Fadhela Chitour du Réseau Wassila/Avife, de Yasmina Chouiki et de sa défunte sœur Ourida (in memoriam) de l'associationTharwa Fadhma N'Soumeur, et d'Abdelouahab Fersaoui de l'association Raj, ils rappellent les crises qu'ont traversées différentes régions du pays, notamment en Kabylie, Bordj Badji-Mokhtar, Touggourt et Alger, en observant qu'à Ghardaïa "se jouent le sort de l'Algérie, d'une part, et la sauvegarde de l'héritage de la lutte de nos ancêtres contre la conquête coloniale dès le 6 juillet 1830, d'autre part". La création de ce comité répond ainsi à l'objectif de "sauvegarde" de cet héritage, lequel renvoie à l'existence de la nation algérienne "dans le respect des appartenances riches et multiples" de la société. Cette défense supposerait l'appartenance et l'édification d'un "Etat national" et le rejet d'un "Etat ethnique ou confessionnel". Aussi, dénoncent-ils "les luttes de clans" qui ont conduit l'Algérie à cette "situation chaotique", faisant aujourd'hui de la wilaya de Ghardaïa le théâtre de conflits et de confrontations "déjà observés par le passé dans d'autres régions (Kabylie, Touggourt, Bordj Badji-Mokhtar...)". Tout en constatant une "détérioration" de la situation économique et du contexte géopolitique, le comité se dit inquiet de "l'affaiblissement" de la cohésion sociale, rendue possible par "les coups de boutoir de forces étrangères, dont certaines se réclament d'une lecture religieuse et que d'autres prétendent défendre des ‘minorités politiques'". Pour les signataires de l'appel du 20 Août, nous sommes "précisément" dans l'étape de "destruction du tissu national algérien", aggravée, dans le pays, par la situation déplorable des catégories les plus fragiles de la société. Dans ce cadre, les signataires interpellent le pouvoir algérien en lui rappelant ses responsabilités, quant à "la charge de protection des biens et des personnes". Ils dénoncent aussi "les appels à la haine" et condamnent "l'instrumentalisation" du "communautarisme et du séparatisme", considérant ces deux fléaux comme des "menaces pour le tissu national". Tout en réaffirmant son attachement à "la défense des droits humains", le comité appelle à la défense des "principes de liberté d'expression et de consciences comme d'égalité, entre tous les citoyens et les citoyennes". Par ailleurs, il se déclare ouvert à "toute initiative en vue de rétablir le dialogue entre les Algériens", y compris aux actions en faveur d'"un renforcement de la démocratie, des droits humains et de la cohésion sociale". Enfin, les membres du collectif appellent la société civile à se mobiliser, pour "faire échec aux agressions de toutes sortes". Non sans inviter les citoyens à dénoncer toute atteinte aux droits d'où qu'elle vienne, à Ghardaïa ou ailleurs, à travers le territoire national, et à leur écrire à l'adresse suivante : pourunealgé[email protected]. H. A.