Le wali d'Adrar est arrivé, hier, à Bordj Badji Mokhtar, avons-nous appris de source locale. Il s'est rendu au siège de la daïra et devait rencontrer, dans la soirée, des notables et représentants de la société civile et de la population, selon cette même source. La visite du wali d'Adrar coïncide avec la marche à laquelle ont appelé de nombreux jeunes et des cadres de Bordj Badji Mokhtar pour «dénoncer ce qui se passe dans la région». Marche reportée à aujourd'hui, nous a confié une source locale. Pour rappel, la commune de Bordj Badji Mokhtar, frontalière avec le Mali, a connu de violents affrontements entre la tribu des Barabiches (Arabes) et la tribu des Idnane (Touareg), faisant plus de dix morts et des dizaines de blessés. Le délégué pour la daïra de Bordj Badji Mokhtar de l'association algérienne d'émancipation du citoyen et des droits de l'homme, Naçer Hanani, a annoncé, dans une déclaration faite au Temps d' Algérie, qu'«une marche a été décidée pour «dénoncer ce qui se passe dans la région» et «refuser toute atteinte à la sécurité nationale dans la zone frontalière de Bordj Badji Mokhtar». Avant-hier, deux réunions ont eu lieu, l'une regroupant les notables de cette région, et la deuxième, au siège de la daïra de Bordj Badji Mokhtar, les jeunes et les cadres de la commune. Au cours de cette réunion, ils ont décidé de «soutenir l'Armée nationale populaire et les forces de sécurité dans le rétablissement du calme dans la région» et «d'organiser une marche pour dénoncer ce qui se passe à Bordj Badji Mokhtar». Certains accusent des «parties étrangères» de vouloir «saboter, par ces affrontements, l'accord de paix conclu entre le Mouvement arabe de l'Azawad et le Mouvement national de libération de l'Azawad». C'est l'avis de Naçer Hanani, également, qui dénonce «les tentatives de déstabilisation de la zone frontalière par des parties étrangères qui cherchent à imposer dans le sud algérien ce qui s'est passé au nord du Mali». Le calme est revenu à Bordj Badji Mokhtar qui connaît, par ailleurs, et selon des habitants de cette commune, une pénurie de produits alimentaires due à une grève des transporteurs dans la wilaya d'Adrar et une pénurie de carburant et de gaz.