Il est à relever l'absence des officiels qui se sont contentés de commémorer l'événement au chef-lieu de wilaya de Béjaïa, plus précisément au musée du Moudjahid, en compagnie de la famille dite révolutionnaire. Les partis politiques, à l'instar du FFS, du RCD et du Front de l'avenir, ont commémoré, jeudi, à Ifri, le Congrès de la Soummam. À leurs côtés, une foule d'anonymes, militants des droits de l'Homme et des acteurs de la société civile, a également accompli le pèlerinage en ce haut-lieu de la résistance algérienne au colonialisme. Une absence curieuse est toutefois à relever : celle des officiels qui se sont contentés de commémorer l'événement au chef-lieu de wilaya de Béjaïa, plus précisément au musée du Moudjahid, en compagnie de la famille dite révolutionnaire. Pour cette commémoration, le FFS a fortement mobilisé sa base militante. Des militants du parti au niveau local, des élus locaux et nationaux, des membres du présidium et autres cadres ont fait le déplacement jusqu'à Ifri-Ouzellaguen. Après un dépôt de gerbe de fleurs, le premier secrétaire du parti, Mohamed Nebbou, a déclaré d'emblée que "la lutte pour l'Indépendance nationale reste la principale référence et source d'inspiration" du FFS. "En elle, nous retrouvons l'authenticité véritable et la vraie ouverture vers l'universel", a souligné l'orateur, tout en dénonçant "tous les révisionnismes qui encerclent l'histoire commune des Algériens, comme ils encerclent l'actualité troublée de l'Algérie". Dans ce sens, il rendra hommage aux historiens, et à travers eux, "à tous ceux qui travaillent à arracher à l'oubli autant qu'aux divers révisionnismes l'écriture d'une histoire qui continue, et continuera encore, à éclairer nos luttes". Et tout en réitérant l'attachement de son parti à la construction du consensus national, le premier secrétaire national du FFS mettra en exergue le principe de la primauté du politique sur le militaire qui, selon lui, "prend encore plus de sens aujourd'hui", mais sans s'étaler pour autant afin d'éclairer les citoyens, qui se sont regroupés devant lui et dont l'inquiétude était visible sur tous les visages, tellement rien ne semble rassurer sur l'avenir immédiat du pays. Le RCD, le parti qui s'inspire et se revendique des idéaux de la Soummam, n'a pas dérogé à la tradition et a tenu à célébrer l'événement par la présence d'une délégation du parti conduite par le président du bureau régional de Béjaïa, M. Debboub, et des membres du bureau national. Lesquels ont tenu à se recueillir sur le lieu et à procéder au dépôt d'une gerbe de fleurs. Dans une déclaration rendue publique par son bureau régional à Béjaïa, le RCD a noté dans un document : "Notre présent aurait pu être l'émanation salvatrice du Congrès de la Soummam. Ses artisans, Abane, Krim, Ben M'hidi, Ouamrane, Zighoud, Bentobal, Amirouche..., demeurent toujours des exemples d'engagement et de sacrifice, pour une Algérie démocratique et sociale (...) La fédération des énergies, la structuration organique par région, la primauté du politique sur le militaire, l'importance du rôle de la société civile, particulièrement celui de la jeunesse, des femmes et des syndicats, ont été des résolutions de ce Congrès et restent même aujourd'hui d'une actualité brûlante". Le Front de l'avenir auquel ont adhéré, il y a quelques semaines, une bonne partie des fondateurs du Forum socialiste ont tenu aussi à prendre part à la célébration du 59e anniversaire du Congrès de la Soummam. Lakhdar Bouragaâ, l'ex-commandant de la Wilaya IV historique, et Amer Mohand Amer, un chercheur en histoire, ont animé une conférence-débat. Ils ont saisi l'occasion pour relater les problèmes et les étapes qui ont précédé la tenue du Congrès de la Soummam. Evoquant l'écriture de l'histoire de la Révolution algérienne, M. Bouragaâ a plaidé pour "l'écriture de toute l'histoire qu'a vécue l'Algérie, notamment celle du 1er Novembre 1954". "Nous devons chercher le moyen de l'écrire et de la préserver parce qu'il existe des événements qui ne sont toujours pas évoqués", préconisera-t-il. M. O. et H. Kabir