La présence, hier matin, au village d'Ifri, dans la commune d'Ouzellaguène, du secrétaire général de l'Organisation nationale de chouhada (Onec), aux côtés de la délégation officielle, conduite par le wali de Béjaïa, Ali Bedrici, a failli provoquer un incident protocolaire sans précédent. En effet, au moment où Tayeb Houari s'apprêtait à prendre la parole lors de la cérémonie de recueillement ayant précédé le dépôt de gerbes de fleurs au niveau du monument historique d'Ifri, le fils du colonel Amirouche, Aït Hamouda Amrane dit Nordine, député RCD, explosera au milieu de la foule : “Il ne parlera pas !”, clamera-t-il à l'adresse des responsables présents sur les lieux. “Aujourd'hui, c'est la Journée nationale du moudjahid. Il n'y a que les moudjahidine qui ont droit ici à la parole. Sinon, nous allons tous parler. Il n'est donc pas permis à quiconque d'intervenir pour nous parler de l'histoire ou nous donner des leçons de nationalisme, surtout pour les descendants de familles traînant un passé douteux !”, fulminera encore le député du RCD. Se sentant froissé par les propos crus tenus par le fils de l'un des héros de la Révolution, le colonel Amirouche en l'occurrence, le secrétaire général de l'Onec s'est vu contraint de renoncer à son discours qu'il devait prononcer devant l'assistance, préférant s'adresser aux caméras et aux journalistes en aparté. À noter que les seuls intervenants lors de cette cérémonie officielle, étaient des anciens membres de la glorieuse ALN. Il s'agit, en fait, de MM. Ouardani Mohand Akli, membre du bureau de wilaya de Béjaïa de l'ONM, et Rachid Adjaoud, ex-compagnon du colonel Amirouche, qui fit partie des membres du secrétariat ayant eu à rédiger la fameuse plate-forme de la Soummam, alors qu'il n'avait que 17 ans. Les interventions de ces deux anciens combattants qui sont revenus, à travers leurs témoignages, sur les circonstances et conditions dans lesquelles s'est tenu le congrès de la Soummam, n'ont pas manqué de susciter un vif intérêt parmi l'assistance, composée majoritairement de jeunes. L'on a remarqué également la présence de nombreux anciens moudjahidine de l'ex-wilaya III historique, dont l'ancien cadre syndicaliste (UGTA) et ex-SG de la CNR, le moudjahid Abdelmadjid Azzi. Il faut préciser qu'en plus des membres de la famille révolutionnaire, des sénateurs, des députés et autres élus locaux ont tenu à assister à cette cérémonie qui sera clôturée par le dépôt de deux gerbes de fleurs à la mémoire des martyrs de la Révolution, l'une par le wali de Béjaïa et l'autre par la délégation du RCD que conduit le député Nordine Aït Hamouda. Par ailleurs, le FFS qui détient les commandes de l'APC d'Ouzellaguène, a préféré, quant à lui, de mettre le paquet au niveau du chef-lieu communal. Le parti de Hocine Aït Ahmed qui tient, comme chaque année, à mobiliser ses troupes autour de cet événement historique, a renforcé cette fois-ci ses rangs par une délégation de jeunes militants venus de la wilaya de Ghardaïa. Après avoir déposé deux gerbes de fleurs, l'une au cimetière de chouhada, sis au cœur de la ville d'Ighzer-Amokrane et l'autre au niveau du Carré des martyrs du Printemps noir de 2001, les militants et sympathisants du FFS assisteront au meeting populaire qu'animera le premier secrétaire national du parti, Karim Tabbou. Prévu à 10 heures, ce n'est que vers 11h30 que le FFS entamera son meeting devant une foule estimée à quelques centaines de personnes, visiblement décidée à braver la chaleur torride de cette journée caniculaire.