Le marché de l'automobile connaît une crise sans précédent. Après des années fastes, les concessionnaires font face à une baisse remarquable des importations, donc des ventes. Selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), de janvier à fin juillet 2015, le coût des importations des véhicules a reculé de 27,02% pour s'établir à 2,388 milliards de dollars, contre 3,272 mds sur la même période de 2014. Cette tendance baissière est également perceptible dans le nombre des véhicules importés par les 51 concessionnaires activant actuellement sur le marché. 202 635 véhicules importés contre 254 302 unités sur la même période de comparaison de 2014, soit une baisse de 20,32% en termes de quantité, précisent les données du Cnis. Durant les 7 premiers mois de l'année en cours, les marques européennes, notamment françaises et allemandes, ont continué à occuper la tête de la liste des importations des véhicules, suivies des marques japonaises et sud-coréennes. Il est constaté que les baisses des importations sont enregistrées chez la plupart des gros concessionnaires, alors que des petites hausses sont observées chez les petits concessionnaires. Ainsi, le concessionnaire de marques allemandes a baissé ses importations de plus de 48% à 260 millions de dollars (17 951 véhicules importés), contre des importations de 500 millions de dollars (32 901 unités) durant les 7 premiers mois de 2014. Le concessionnaire d'une marque française, qui est le plus gros importateur en Algérie, a baissé ses importations à hauteur de 42,6% à 374,79 millions de dollars (41 932 véhicules), contre des importations de 653 millions de dollars (61 746 unités) durant les 7 premiers mois 2014. Après le record enregistré en 2012 durant laquelle la facture des importations des véhicules avait augmenté de 45,25% à 7,6 mds usd, une baisse des importations a été constatée dès 2013 à 7,33 mds usd. En 2014, la facture des importations de véhicules a poursuivi son recul en s'établissant à 6,34 mds usd (-13,56 %). Interrogé par l'APS, pour connaître les facteurs de cette baisse, Sefiane Hasnaoui, président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), les résume en quatre principales raisons. En premier lieu, souligne M. Hasnaoui, "il y a le changement de direction de l'épargne des Algériens vers d'autres requêtes d'achat, notamment l'immobilier, surtout que les échéances de livraison des logements de type location-vente (AADL) et autres s'approchent". Il y a aussi, poursuit-il, le recadrage du marché algérien de véhicules, lequel "avait grossi de manière assez artificielle, ces dernières années, en raison de la méconnaissance de la taille réelle du marché par les concessionnaires". L'offre avait, ainsi, été plus importante que la demande, selon le président d'AC2A, qui estime que certains concessionnaires anticipaient même une croissance de la demande sans prendre en considération l'ensemble des données du marché et se sont retrouvés, par conséquent, "incapables d'écouler leurs stocks". M.M.