De janvier à fin juillet 2015, le montant des importations des véhicules a reculé de 27,02% pour s'établir à 2,388 milliards de dollars (mds usd) contre 3,272 mds usd sur la même période de 2014, a appris hier l'APS auprès des Douanes. Cette baisse des importations des véhicules neufs est due essentiellement au nouveau cahier des charges infligé par le ministère tutelle aux concessionnaires et qui les oblige à pratiquéerdes nouvelles mesures. Ainsi, les clients sont tenus par d'autre obligation telle la requête d'achats notamment de l'immobilier surtout que les échéances de livraisons des logements de type location-vente (AADL) et autres approchent". De plus de différentes causes qui ont coïncidé durant cette période de l'année notamment le mois de ramadhan et Aid el fitr et la rentré scolaire et sociale qui coïncide avec l'aid el adha, ces évènements alourdissent les dépences de citoyens. La facture des importations des véhicules a poursuivi sa baisse durant les 7 premiers mois de 2015, dans un marché où les concessionnaires sont soumis à un nouveau cahier des charges tandis qu'un grand nombre de clients potentiels préfère orienter leur épargne vers l'habitat. Cette tendance baissière est également perceptible dans le nombre des véhicules importés par les 51 concessionnaires activant actuellement sur le marché algérien: 202.635 véhicules importés contre 254.302 unités sur la même période de comparaison de 2014, soit une baisse de 20,32% en terme de quantité, précisent les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Durant les sept premiers mois de l'année en cours, les marques européennes, notamment françaises et allemandes, ont continué à occuper la tête de la liste des importations des véhicules, suivies des marques japonaises et sud-coréennes. Il est constaté que les baisses des importations sont enregistrées chez la plupart des gros concessionnaires, alors que des petites hausses sont observées chez les petits concessionnaires. Ainsi, le concessionnaire de marques allemandes a baissé ses importations de plus de 48% à 260 millions de dollars (17.951 véhicules importés), contre des importations de 500 millions de dollars (32.901 unités) durant les 7 premiers mois de 2014. Le concessionnaire d'une marque française, qui est le plus gros importateur en Algérie, a baissé ses importations à hauteur de 42,6% à 374,79 millions de dollars (41.932 véhicules), contre des importations de 653 millions de dollars (61.746 unités) durant les 7 premiers mois 2014. Après le record enregistré en 2012 durant lequel la facture des importations des véhicules avait augmenté de 45,25% à 7,6 mds usd, une baisse des importations a été constatée dès 2013 à 7,33 mds usd. En 2014, la facture des importations de véhicules a poursuivi son recul en s'établissant à 6,34 mds usd (-13,56%).
Les principaux facteurs à l'origine de la baisse Contacté par l'APS pour connaître les facteurs de cette baisse des importations des véhicules, le président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), Sefiane Hasnaoui, les résume à quatre principales raisons. En premier lieu, souligne M. Hasnaoui, "il y a le changement de direction de l'épargne des Algériens vers d'autres requêtes d'achats notamment pour l'immobilier surtout que les échéances de livraisons des logements de type location-vente (AADL) et autres s'approchent". Il y a, aussi, poursuit-il, le recadrage du marché algérien de véhicules lequel "avait grossi de manière assez artificielle, ces dernières années, en raison de la méconnaissance de la taille réelle du marché par les concessionnaires". L'offre avait, ainsi, été plus importante que la demande, selon le président d'AC2A qui estime que certains concessionnaires anticipaient même une croissance de la demande sans prendre en considération l'ensemble des données du marché et se sont retrouvés, par conséquent, "incapables de faire écouler leurs stocks". Une étude du ministère du Commerce avait, d'ailleurs, averti que le pays s'est transformé en "un vaste espace de stockage" de voitures. Près de 2 millions de véhicules ont été importés par les concessionnaires entre 2010 et 2014, rappelle-t-on. Pour mettre fin au dysfonctionnement du marché des importations des voitures, la loi de Finances 2014 avait introduit plusieurs mesures portant notamment sur la limitation de l'importation des véhicules aux concessionnaires automobiles, l'interdiction à ces derniers d'importer pour le compte d'autres concessionnaires en dehors de leurs réseaux de distribution, et l'obligation d'installer une activité industrielle ou de service dans un délai de trois ans. L'entrée en vigueur des nouveaux cahiers de charge a, en outre, participé à la réduction du nombre des voitures achetées de l'étranger, selon M. Hasnaoui. "Les délais d'adaptation des concessionnaires à cette nouvelle réglementation doivent se compter en plusieurs mois", ajoute-t-il. Afin de rationaliser l'importation et d'assainir le marché des véhicules, un nouveau cahier des charges a été élaboré par le ministère de l'Industrie, imposant de nouvelles normes de sécurité pour les véhicules importés. A cet effet, un arrêté ministériel, daté du 12 mai 2015, a modifié les dispositions relatives aux cahiers des charges sur les conditions d'exercice des activités de concessionnaires de véhicules neufs. "Nos importations ont été bloquées dans les ports dès le mois de mai", note M. Hasnaoui en soulignant que ce blocage est l'autre facteur qui a participé à la réduction des importations ultérieures des véhicules.