Des citoyens ont alerté récemment l'Association pour le développement durable et l'écologie militante (Addem) dont le siège est à Aïn Beïda, afin que cesse un phénomène devenu source de gain pour certains habitants. Les coupes illicites d'arbres de pins d'Alep, enregistrées dans les forêts de Garn H'mar, El-Djazia et Aïn Chedjra (commune de Rehia, 9700 ha), faisant partie de la forêt des Harakta, constituent une vraie catastrophe environnementale dans cette région, en raison de leur utilisation dans la fabrication de charbon. Des citoyens ont alerté récemment l'Addem (Association pour le développement durable et l'écologie militante), dont le siège est à Aïn Beïda, afin que cesse ce phénomène, devenu source de gain pour certains habitants. En effet, l'association, dans un document transmis à notre bureau, signé de son président Bendada Abderzak, constate que "ces activités sont en recrudescence continue et se sont élargies, pour toucher la plus belle zone de cette forêt, connue comme étant un site touristique particulier". Elle s'inquiète, par ailleurs, à l'approche de l'Aïd El-Adha, en raison de la forte demande sur le charbon. Ce qui intéresse l'association, lit-on, "c'est la conservation du système écologique en plus des problèmes futurs comme la désertification et l'érosion du sol, d'où l'importance de l'arbre", ajoutant que "cette forêt constitue un espace d'études pour les chercheurs universitaires, et dans ce cadre des efforts sont déployés pour sa classification parmi les réserves naturelles nationales, vu son importance en matière de biodiversité". Contacté à ce sujet, le conservateur des forêts de la wilaya d'Oum El- Bouaghi, Zeghioua Athmane, avancera qu'on totalise jusqu'à aujourd'hui la dégradation de 15 900 sujets. "Les agents forestiers procèdent à l'enquête dans ces infractions et délits. Cependant, lors de l'accomplissement de leurs missions, ils sont confrontés à certaines difficultés, surtout pour les coupes illicites dans la commune d'El-Djazia, où le phénomène s'est accentué ces dernières années et a pris des proportions dangereuses puisqu'arrivé à l'agression physique, surtout durant la période allant de 2010 à 2014", explique notre interlocuteur. Et de préciser : "Pour mettre fin au phénomène, une convention cadre a été signée entre la direction générale des forêts et le commandement de la Gendarmerie nationale, entrée en vigueur en juin 2014. Il y a eu depuis une nette réduction des pertes dues aux coupes illicites. Cependant, le déséquilibre dans nos effectifs et le départ massif en retraite, près d'une cinquantaine depuis fin 2013, a un effet négatif sur la lutte contre le phénomène." Notre interlocuteur poursuit : "Nous avons intensifié le nombre de tournées des brigades mobiles, leur rôle est double, la surveillance en cas d'incendie et l'alerte en cas de coupes illicites." En 2014, en effet, les services des forêts ont dressé 14 PV pour les délits de coupe, de transport et d'exploitation de produits forestiers, 8 contre "inconnu" et 6 contre des personnes identifiées, alors qu'en 2015 pas moins de 17 PV ont été établis. De leur côté, les services de la Gendarmerie nationale dans la wilaya ont enregistré depuis le début de cette année 5 affaires. Il s'agit de la saisie de 300 kg de charbon par la brigade de Aïn Kercha où deux personnes ont été arrêtées. Le 31 mars, 800 kg ont été saisis par la brigade d'El-Djazia, une personne arrêtée. Le 3 avril, 700 kg ont saisis par la brigade de Rehia, avec deux personnes arrêtées. Le 16 avril, des troncs de bois (pin d'Alep) saisis par la brigade de Behir Chergui, une personne arrêtée, et enfin le 16 mai, 660 kg ont été saisis par la brigade de Aïn Kercha. Pour sa part, le directeur de l'environnement de la wilaya, Guelil Chouki, nous a déclaré : "On partage cette préoccupation, les poursuites engagées ne correspondent pas aux dégâts réels. Dans la plupart des cas, les riverains ne dénoncent pas les personnes impliquées, c'est une catastrophe environnementale et nous souhaitons vivement que la forêt soit classée parc régional dans un premier temps pour la préserver, ensuite envisager différentes actions. La classification se fait sur la base de critères précis, conformément à la réglementation." Pour rappel, les communes d'El-Djazia et de Rehia ont bénéficié en 2014, dans le cadre du programme d'équipement, du reboisement de 300 ha, de travaux sylvicoles sur 200 ha, de l'aménagement et de l'ouverture de pistes sur 80 km et enfin de l'aménagement et l'ouverture de tranchées pare-feu sur 50 ha. S'agissant du programme sur fonds, ces communes ont bénéficié de l'aménagement de pistes rurales sur 77 km et de la plantation fruitière de 4 ha d'oliviers