Des centaines de citoyens ont assiégé les locaux de leur daïra pour dénoncer le laxisme des pouvoirs publics quant à l'existence, depuis de longues années, d'un point de vente de boissons alcoolisées clandestin au lieu-dit "El-Qahwa n'Sebt". Les habitants du village d'Ioufithène et des villages environnants relevant du douar d'Ath Itchir sur les hauteurs de la ville de Tizi Gheniff (50 km au sud de Tizi Ouzou) ont fermé, hier, le siège de la daïra de Tizi Gheniff. En effet, des centaines de citoyens ont assiégé les bureaux de leur daïra pour dénoncer le laxisme des pouvoirs publics par rapport à l'existence, depuis de longues années, d'un point de vente de boissons alcoolisées clandestin au lieu-dit "El-Qahwa n'Sebt". "Non seulement il y avait de l'alcool qui se vendait sous le manteau, maintenant, cet endroit est devenu même un lieu de débauche. En plus de boissons alcoolisées, de la drogue est écoulée au vu et au su de tout le monde. Et ces derniers temps, il y a même des filles de mœurs légères qui polluent les lieux. C'est inadmissible et c'est scandaleux qu'un village comme le nôtre arrive à ce point s'il n'y avait pas une certaine complicité quelque part", nous confiera en marge de cette action le secrétaire général du comité du village d'Ioufithène. Notre interlocuteur ajoutera même que trois plaintes ont été déposées au niveau de tous les services concernés (daïra, APC, tribunal de Draâ El-Mizan, police, gendarmerie) ainsi que sur le bureau du wali depuis 2010 sans que personne ait daigné bouger le petit doigt. "L'action d'aujourd'hui est une nouvelle sonnette d'alarme auprès des autorités locales et nous avons aussi rédigé, à l'occasion, une autre plainte qui sera remise au chef de daïra. Ce sera un document qui servira de plateforme de discussions au cas où le chef de daïra accepterait de nous recevoir. Elle sera envoyée même aux hautes autorités du pays. Nous ne pourrons plus supporter l'existence de ce lieu de débauche qui porte atteinte à notre dignité et notre honneur. Dans le cas où les services concernés n'interviennent pas, nous passerons à une action beaucoup plus radicale. Nous n'aimerions pas d'un autre crime car déjà en 2006, il y a eu mort d'homme suite à une bagarre entre consommateurs", enchaînera le même interlocuteur. Ce dernier et tous les autres membres du comité du village exigent qu'une intervention conjointe des services de sécurité de la daïra (gendarmerie, BMPJ et sûreté de daïra) soit diligentée par l'APC et la daïra pour que cet endroit insalubre soit éradiqué sans aucune autre condition. Et de conclure : "Nous sommes décidés à aller jusqu'au bout de nos revendications parce que la situation est devenue extrêmement dangereuse et les conséquences qui en découleront ne seront que fâcheuses." F. I.