L'Assemblée générale des Nations unies a adopté mercredi deux résolutions, l'une réclamant un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages, et l'autre proclamant son soutien à l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). La première résolution adoptée par l'Assemblée générale affirme son soutien total au mandat de l' UNRWA et déplore la législation adoptée par la Knesset israélienne le 28 octobre 2024 concernant l'agence onusienne. La résolution a obtenu 159 votes pour, 9 contre et 11 abstentions. La Charte des Nations unies exige une majorité des deux tiers pour l'adoption d'une résolution par l'Assemblée générale. La deuxième résolution adoptée par l'Assemblée générale ce mercredi exige un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. La résolution a obtenu 158 votes pour, 9 contre et 13 abstentions. Les votes sur ces deux textes ont eu lieu lors d'une réunion de l'Assemblée générale déclenchée par un nouveau veto américain au Conseil de sécurité sur Gaza. Les Etats-Unis qui ont voté contre ont accusé les rédacteurs de ces textes de chercher à «marquer des points politiques ». Pour sa part, l'ambassadeur d'Israël, qui a voté contre, a affirmé que l' UNRWA a été infiltrée par le Hamas. L'avenir de Gaza doit être sans l'UNRWA, a-t-il déclaré. Une volonté politique est de mise… Le mercredi, l'ONU et ses partenaires ont également lancé un appel éclair de près de 4,1 milliards de dollars pour répondre aux besoins humanitaires d'environ 3,3 millions de personnes à Gaza et en Cisjordanie, y compris Al Qods-Est, pour l'année prochaine, en 2025. Près de 90 % de ces fonds sont destinés à la réponse humanitaire à Gaza, et un peu plus de 10 % à la Cisjordanie. « Je tiens à être clair sur un point : les 4,1 milliards de dollars que nous demandons sont bien inférieurs à ce qui est réellement nécessaire pour mettre en place le type de réponse humanitaire à grande échelle que la population mérite. Pour cela, nous aurions besoin de 6,6 milliards de dollars », a précisé le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric. « Mais l'appel éclair lancé reflète le fait que nous nous attendons à ce que les mêmes contraintes inacceptables sur les opérations d'aide que celles que nous constatons aujourd'hui se poursuivent en 2025. Cela limitera considérablement le montant de l'aide que les humanitaires sont en mesure de fournir, ce qui ne fera qu'accroître les souffrances auxquelles le peuple palestinien est confronté », a-t-il ajouté. Selon le porte-parole, pour pouvoir mettre en œuvre l'ensemble des mesures urgentes, « Israël doit prendre des mesures immédiates et efficaces pour répondre aux besoins essentiels des civils ». Cela implique de lever tous les obstacles à l'aide et de faciliter pleinement les opérations humanitaires, y compris la distribution de biens essentiels aux Palestiniens dans le besoin, a-t-il précisé. Sigrid Kaag, Coordinatrice principale de l' action humanitaire et de la reconstruction pour Gaza, après une réunion du Conseil de sécurité. Sigrid Kaag, Coordinatrice principale de l'action humanitaire et de la reconstruction pour Gaza, après une réunion du Conseil de sécurité. Nécessité d'une volonté politique Mardi, Sigrid Kaag, la Coordonnatrice principale des Nations unies pour l'aide humanitaire et la reconstruction à Gaza, a informé le Conseil de sécurité. Elle a déclaré que les conditions à Gaza étaient totalement dévastatrices. Elle a détaillé le travail de son bureau avec les gouvernements régionaux et les progrès limités réalisés dans l'ouverture des points de passage frontaliers vers Gaza, mais elle a averti que cela était loin de répondre aux besoins de la population de Gaza, a précisé le porte-parole du Secrétaire général. Mme Kaag a déclaré qu'aucun système ne peut remplacer ou compenser l'absence ou le manque de volonté politique, a-t-il ajouté.