Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, a animé une rencontre avec les représentants de la filière lait, hier, à la ferme pilote Dhaoui d'Ouamri, à 20 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya. À l'occasion, il a souligné qu'il "ne faut pas continuer à demander le soutien de l'Etat dans une situation économique difficile. Après 15 années de politique d'aide tous azimuts, l'heure est venue d'améliorer les rendements pour augmenter vos revenus. L'aide de l'Etat ne doit être envisagée que comme une sorte de perfusion et ne doit pas être accordée dans des citernes". Le ministre a également mis à profit sa visite d'inspection dans la wilaya de Médéa pour rappeler à ses interlocuteurs qu'"il va falloir maintenant aller vers la modernisation des moyens de production pour augmenter les rendements. C'est la nouvelle logique de travail, car l'Etat a fait ce qu'il fallait faire. Il vous appartient de vous organiser pour continuer la dynamique déjà enclenchée". Des éleveurs et producteurs de lait se sont plaints des coûts élevés de l'aliment du bétail qui, disent-ils, leur prend tout ce qu'ils gagnent dans la vente de lait. Ce à quoi le ministre a répondu : "La problématique de soutien sera revue de façon à mieux rationaliser les deniers de l'Etat. Nous allons essayer de distribuer le son directement aux producteurs de lait sans intermédiaires et procéderons à l'ouverture de discussions entre producteurs et collecteurs". S'agissant de la filière viande dans la wilaya, de nouvelles unités d'abattage ont été créées, à l'image de l'abattoir industriel Rahma de viandes rouges inauguré à Berrouaghia. La visite des différents bâtiments de l'infrastructure a permis de se rendre compte de l'importance de l'investissement réalisé par un opérateur privé dans un site situé dans la zone d'activités Chorfa de Berrouaghia. L'abattoir, qui dispose des équipements modernes importés d'Italie, est doté de chambres froides, d'un tunnel de congélation et emploie 166 travailleurs permanents. Pour le ministre, l'abattoir va jouer un grand rôle dans le développement de la filière viande, tout en insistant sur la traçabilité de la viande. "Car, dira-t-il, c'est une condition pour entreprendre toute démarche d'exportation. Pour cela, il faut établir de nouvelles relations entre les éleveurs et les abattoirs." "L'Etat, dira le ministre, est prêt à accorder des crédits fédératifs avec les abattoirs si, toutefois, ces derniers parviennent à se constituer en réseau. Vous possédez un tunnel de congélation, on ne peut que vous encourager. Cela évitera au pays d'importer pendant le Ramadhan, compte tenu de vos capacités, et ainsi permettre de consommer local." À un éleveur qui s'est plaint de la multiplicité des acteurs dans le domaine des viandes blanches perturbant le marché et profitant de l'anarchie qui règne, le ministre a rétorqué que "la solution est d'éviter la dispersion des producteurs en s'organisant en groupement d'intérêt commun par le biais de l'instauration du système de contrat entre les parties pour ne pas laisser de place aux intrus". M. E.B.