Aussi affligeante soit-elle, l'insoutenable image du corps sans vie d'Aylan Kurdi gisant sur le sable résume à elle seule l'atrocité de la dramatique situation des migrants syriens fuyant la guerre et leur pays pour trouver refuge en Europe. Une catastrophe humanitaire qui n'a pas laissé indifférent l'émotif monde du football, plus particulièrement en Allemagne, l'eldorado rêvé des infortunés réfugiés. Son plus grand club, le prestigieux Bayern Munich, s'est d'ailleurs érigé en modèle à suivre à travers une multitude d'actions qu'il résume à travers un long communiqué explicatif sur son portail électronique. "L'Allemagne connaît actuellement son plus grand afflux de réfugiés depuis de nombreuses décennies. Cela représente un défi particulier pour l'Etat et la société. FC Bayern München va jouer un rôle actif pour relever le défi. Le Bayern, via sa section jeunesse, prévoit de créer un ‘camp d'entraînement' pour les réfugiés au cours des prochaines semaines. Les autorités municipales vont assumer des tâches organisationnelles essentielles. Les enfants et les jeunes seront formés au FC Bayern à des intervalles déterminés plus tard, prendront des cours d'allemand et bénéficieront de repas et de kits d'équipements sportifs. Le FC Bayern München fera, en outre, un don d'un million d'euros et programmera un match amical, dont les bénéfices financeront des projets de soutien aux réfugiés. Lors de notre prochain match contre le FC Augsburg, le 12 septembre, nos joueurs fouleront le terrain de l'Allianz Arena main dans la main avec un enfant allemand d'un côté et un enfant réfugié d'un autre côté, comme une marque de soutien à leur intégration. La fondation du Bayern est particulièrement désireuse, en parallèle, d'élever les esprits des enfants issus de familles de réfugiés en leur offrant des activités pendant la période de Noël", annonce, ainsi, le club le plus titré d'Allemagne dans un communiqué publié jeudi à 13h45. "Nous, au FC Bayern, considérons qu'il est de notre responsabilité sociopolitique d'aider les réfugiés et les enfants, les femmes et les hommes dans le besoin, de les accompagner en Allemagne", a aussi commenté son président et ancienne gloire, Karl-Heinz Rummenigge. Le week-end dernier déjà, des banderoles affichant le slogan "Refugees welcome" ont été accrochées dans les tribunes de la Bundesliga à Brême. Dortmund, Hambourg et Munich Mercredi, la fédération allemande a publié une vidéo dans laquelle l'actuel capitaine des champions du monde 2014, Bastian Schweinsteiger, ainsi que Jérôme Boateng, Ilkay Gündogan, Mesut Özil et Toni Kroos s'affichaient "pour l'ouverture sur le monde, pour la tolérance, pour l'entraide, pour le respect, pour le fair-play" et "contre la violence et la xénophobie". Le manager des champions du monde 2014, Olivier Bierhoff, a expliqué que les membres de la Mannschaft étaient évidemment concernés par cette affaire. "Il est important pour nous de donner l'exemple", a-t-il ajouté, quand Toni Kroos estimait que "l'Allemagne, un des pays les plus riches du monde, doit venir en aide à ces gens". De son côté, le Borussia Dortmund avait été l'un des premiers à donner l'exemple en invitant, jeudi dernier, 220 migrants à assister à la rencontre du barrage retour de la Ligue Europa.