Au firmament du football, il y a encore deux ans, Franck Ribéry est depuis plus de six mois une étoile invisible dans le ciel de la Bundesliga et n'apparaîtra pas dans celui de la Ligue des champions pour les débuts du Bayern Munich, aujourdhui, à l'Olympiakos. Ironie de l'histoire, c'est sur cette scène européenne que le Français a fait sa dernière apparition le 11 mars dernier contre Donetsk (7-0), apparition écourtée par une blessure à la cheville droite, mais marquée par son dernier but en date. Depuis, rien ! Ou plutôt, un joueur abonné à l'infirmerie, peu à peu disparu des écrans radar, même dans les travées de l'Allianz Arena. Et un épais mystère autour de sa blessure, supposée anodine au départ mais qui s'éternise, sans véritables explications ni du corps médical, ni de la direction du Bayern qui s'entête seulement à réclamer de la patience à son n° 7. Le joueur, lui, n'en peut plus de cette inactivité. Il est lassé de ne pas voir "la lumière au bout du tunnel" annoncée en juin par Karl Heinz Rummenigge, qui espère probablement davantage de l'un des plus gros salaires du club, auquel Ribéry est lié jusqu'en 2017. "Tu ne peux pas t'imaginer combien tout ça est énervant. C'est épuisant", a-t-il concédé lors d'une rare déclaration au magazine Kicker fin août, assurant qu'il fait "vraiment tout ce qu'on (lui) dit de faire, et pourtant la douleur ne part pas". De quoi amplifier les doutes sur l'avenir footballistique de l'ex-Marseillais, au sortir de la saison la plus discrète depuis son arrivée en Bavière en 2007 : seulement 25 apparitions (9 buts,10 passes décisives) pour à peine 1500 minutes de jeu toutes compétitions confondues. Concurrence À 32 ans, il a désormais la concurrence du Brésilien Douglas Costa, de 8 ans son cadet, qui régale déjà de ses arabesques un flanc gauche réservé jusque-là à Kaiser Franck, ou du Français Kingsley Coman, un adolescent (19 ans) aux dents longues. Certains, comme l'ancien joueur du Bayern Stefan Effenberg, ont clairement exprimé leur scepticisme. "Je lui souhaite du fond du cœur de revenir, mais j'en doute", a concédé l'ex-international. Il n'y a bien que son club et ses coéquipiers qui croient encore dur comme fer en la renaissance de Francky. De Philipp Lahm à Jerome Boateng en passant par Arjen Robben, tous se déclarent convaincus que le Français va retrouver ses ailes sur le terrain et sa place dans le cœur du public de l'Allianz Arena. C'est ce qu'espère Robben, qui se languit de son compère. Lui aussi trentenaire, il rêve de reformer le dynamique duo "Rib-Rob" qui avait triomphé à Wembley, en 2013. L'année où Ribéry, meilleur joueur européen, rivalisait d'éclat avec des stars comme Messi et Ronaldo...