L'Europe balkanique et centrale se barricadait hier pour empêcher les passages de migrants, après la fermeture par la Croatie de sept de ses huit passages frontaliers avec la Serbie, la pose de nouvelles clôtures par la Hongrie et l'arrêt des liaisons ferroviaires en Slovénie. Depuis le verrouillage de la frontière serbo-hongroise par la Hongrie mardi avec une double rangée de barbelés, les réfugiés qui fuient les guerres en Syrie et Irak et affluent vers l'Europe occidentale tentent de se frayer un chemin par d'autres pays, la Croatie et la Slovénie notamment. Depuis mercredi matin, Zagreb a compté 13 000 migrants entrés en Croatie par la Serbie. Le pays, qui se dit "saturé", a annoncé la fermeture "jusqu'à nouvel ordre" de sept postes frontières. Néanmoins, le flot est loin de s'être tari. Des autobus avec des migrants à leur bord sont arrivés dans la nuit de jeudi à vendredi à Sid, dans le nord de la Serbie, à la frontière avec la Croatie. Hier matin, la Hongrie a annoncé la pose de la première clôture de barbelés à sa frontière avec la Croatie. La petite Slovénie, membre de l'Union européenne et de l'espace Schengen, qui ne compte que deux millions d'habitants, se préparait d'ailleurs vendredi à recevoir le flux des migrants détournés par les barricades tout juste érigées chez ses voisins. Dans l'immédiat, le pays a suspendu tout trafic ferroviaire avec la Croatie au moins jusqu'à hier soir, tout en préparant tentes et abris. La fermeture des frontières dans cette partie de l'Europe maintient la pression sur l'UE, dont les dirigeants se retrouveront le 23 septembre à Bruxelles pour tenter de surmonter leurs divisions face à cette crise. Par ailleurs, des chiffres publiés hier par l'agence officielle de statistiques Eurostat indiquent que les Etats membres de l'UE ont reçu 213 200 demandes d'asile d'avril à juin 2015, soit une hausse de 85% par rapport au nombre de requêtes déposées au second trimestre 2014. R. I./Agences