Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est convaincu que le système s'affaire à mettre en place "les mécanismes d'une nouvelle ère de mainmise sur les richesses du pays". Les résolutions issues de la session ordinaire du conseil national du RCD sont d'un caractère alarmant. Pour le parti de Mohcine Belabbas, "le feuilleton de l'été 2015 marqué par une série de limogeages et de nominations" n'augure pas de la volonté d'instaurer "un Etat civil tant espéré". Bien au contraire, le RCD inscrit ce "remue-ménage opaque", couronné par la mise à la retraite du désormais ex-patron du DRS, le général Mohamed Mediène, dit Toufik, dans "la logique des appétits claniques", lequel d'ailleurs "ne clôt en rien les luttes du sérail". L'exemple le plus édifiant est peut-être celui des "partis de l'opposition (qui) continuent de subir les interdictions et les entraves de toutes sortes pendant que les directions des partis du pouvoir sont fabriquées par des laboratoires occultes engendrant de fait une vie institutionnelle des plus factices". C'est donc d'une diversion visant à berner les Algériens sur les véritables enjeux en cours, que le Rassemblement pour la culture et la démocratie préfère parler. "Attendu sur les mesures à entreprendre pour endiguer une situation financière qui réduit de larges couches de la population à la précarité et au désarroi, le pouvoir fait dans la diversion et masque ses échecs et son incompétence en polluant l'opinion par de supposées divergences au sommet de l'Etat", est-il noté dans un communiqué publié, hier, sur le site électronique du RCD. Ce pourquoi, la formation politique de Mohcine Belabbas considère que "l'opinion publique a eu droit à une médiatisation grotesque d'un ex-chef terroriste et à des joutes oratoires stériles sur une école, au demeurant, otage d'une surpolitisation. Cela, en plus des réajustements inclus dans une feuille de route dont les parrains et les visées restent inavoués". Et pour preuve, il est souligné que "même la mort de deux détenus dans les geôles, suite aux rafles policières de Ghardaïa, n'a suscité que peu d'échos médiatiques, de condamnation et d'indignation". Le RCD, qui a rappelé que "la revendication de démocratisation et de liberté constitue une aspiration de l'immense majorité du peuple algérien", pense, néanmoins, que le système s'affaire à mettre en place "les mécanismes d'une nouvelle ère de mainmise sur les richesses du pays". Et ce, encore une fois, au détriment de "cette immense majorité qui aspire à exercer sa souveraineté sur le devenir du pays". En conclusion, le RCD estime que "l'heure est à la vigilance", et appelle à "la mobilisation pour stopper la dégradation des conditions de vie des citoyens et établir le rapport de force en faveur d'une alternative démocratique à travers l'organisation d'une transition pacifique négociée". M.M.