Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce «les mises en scène orchestrées par le régime» à travers les procès en cours et qui ne donne lieu «qu'à des révélations sans lendemain». «Le régime est plus que jamais accablé par les scandales de corruption. Au lieu d'élucider les affaires de détournement des deniers publics et l'insoutenable pillage des richesses de la nation, les clans au pouvoir s'engagent dans des luttes de contrôle du l'appareil judicaire», estime le parti dans un communiqué, rendu public à l'issu de la réunion, hier à Alger, de son secrétariat national. Selon le RCD, les prétoires, censés juger de la culpabilité des auteurs de la prédation et de ces détournements scandaleux, sont le théâtre de «révélations» des méthodes à produire des preuves par la police politique. Mais, estime la formation de Mohcine Belabbas, l'opinion publique ne «peut se satisfaire de déballages sans lendemain et d'une parodie de justice qui s'interdit d'auditionner les responsables hiérarchiques des secteurs concernés». Faisant référence, notamment, au procès de l'autoroute Est-Ouest qui se déroule, depuis quelques jours, au tribunal criminel d'Alger, le RCD qualifie également de «diversion» cette volonté de focaliser l'actualité sur des conflits d'intérêts, voir des délits d'initiés. «Le gré à gré est la règle et des milliards de dollars quittent le pays au profit d'intérêts privés identifiés. Cela fait partie d'un partage de rôle grotesque», estime le parti, en mettant l'accent sur d'autres indicateurs démontrant que le régime est en pleine crise. Parmi ces indicateurs, le parti cite notamment l'abandon de la «fameuse révision constitutionnelle». «La crise profonde, aggravée par la décision du maintien d'un chef de l'Etat grabataire dans un régime miné par le régionalisme, l'incompétence et l'argent, plonge déjà le pays dans l'incertitude. Le RCD estime que la vigilance est de mise devant les tentations du pire et dénonce, en cette veille de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, les restrictions et les persécutions qui visent les journalistes et toutes les voix qui déclinent l'ignominie qu'impose l'actuel exécutif», ajoute-t-on dans le même communiqué. Dans la foulée, le RCD se dit convaincu «que seules des institutions légitimes et représentatives sont à même d'assurer une gestion transparente des affaires publiques, bannissant clientélisme et opacité grâce à des contre-pouvoirs qui veilleront au respect de la légalité et imposeront des contrôles et des bilans réguliers de l'action de l'Exécutif». «Il s'agit d'amorcer une véritable transition pacifique pour accompagner la fin inéluctable de ce régime vieillissant et engager l'Algérie dans une perspective démocratique crédible et pérenne», lit-on dans le même document. Pour le RCD, «la sortie de crise est encore possible» et elle «passe par l'organisation d'une élection présidentielle, couronnée par le renouvellement de la représentation nationale et pilotée par un organe de gestion électorale indépendant». S'exprimant sur le monde du travail qui célèbre sa fête internationale, le RCD salue la lutte des travailleurs pour l'obtention de leurs droits, menée en dehors du syndicat officiel, UGTA, qui n'est qu'un «instrument du pouvoir».