La nouvelle réglementation de délivrance de l'attestation d'accueil, désignée auparavant sous l'appellation de certificat d'hébergement (voir notre édition du 24 novembre 2004), est entrée en vigueur en suscitant la colère des associations de défense des immigrés. En donnant plus de pouvoir aux maires, les nouvelles règles durcissent les conditions de délivrance du précieux sésame sans lequel l'obtention du visa est impossible pour de très nombreux étrangers souhaitant se rendre en France pour un court séjour familial ou touristique. Jusque-là, l'hébergeant pouvait juste remplir un document précisant son identité, son adresse, le nombre de personnes à accueillir et la durée de leur séjour. Le document pouvait être envoyé par courrier. Désormais, le demandeur doit s'acquitter d'une taxe de 15 euros et souscrire une assurance médicale et hospitalière garantissant un minimum de 30 000 euros de soins. Des compagnies d'assurance la proposent déjà pour des montants allant de 32 euros pour un séjour d'une semaine à 107 euros pour un séjour de deux mois. L'hébergeant doit se présenter à la mairie de son lieu de résidence où le maire en personne ou des agents désignés par lui-même vont vérifier les informations fournies et s'assurer qu'il possède les moyens d'accueillir son ou ses invités dans des conditions confortables. Les vérifications concernent, notamment, le logement qui doit avoir une surface moyenne minimum de 14 m2 par personne. Une famille de 5 personnes disposant d'un logement de 70 m2 ne peut prétendre accueillir un proche. Il lui faudra trouver les 14 m2 nécessaires à son confort. Le législateur français, qui a validé ces dispositions, semble ignorer qu'à cœur généreux rien d'impossible. “L'étroitesse est dans les cœurs”, dit un proverbe de chez nous. Y. K.