Ceux qui se sont impatientés à guetter l'expression de joie chez le secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saâdani, au sujet de la mise à la retraite du désormais ex-patron du DRS, le général Toufik, auront vainement attendu. Son commentaire, hier, lors de sa conférence de presse en clôture de la réunion du comité central, a été soft. Amar Saâdani a même botté en touche lorsque la question invitait à livrer une appréciation. "Tous les Etats sont construits sur la Constitution et la volonté populaire. Et toutes les institutions sont soumises à la Constitution. Et la source des décisions et changements opérés au sommet de l'Etat est le président Abdelaziz Bouteflika", a-t-il affirmé, comme pour dire que ce qui a été opéré en termes de changements n'ont rien de mesures extraordinaires. "Je vous assure que la nouvelle Constitution va permettre la construction d'un Etat civil. Il y aura séparation des pouvoirs et indépendance de la justice. Il n'y aura aucune différence entre le citoyen, le général, le ministre ou le secrétaire général d'un parti politique", a-t-il argué encore. Amar Saâdani ne dira rien au sujet des arrestations des généraux Hassan et Benhadid : "L'affaire est entre les mains de la justice." Il ne dira rien sur la mise à la retraite du général Toufik, malgré les nombreuses relances des journalistes, sauf à plaider de nouveau pour la construction d'un Etat civil, comme il a eu déjà à le réclamer : "Nous sommes en phase de construire un Etat civil. Avec son expérience et sa maîtrise des affaires du pays, Abdelaziz Bouteflika a agi méthodiquement et par priorité. Il a d'abord travaillé pour le retour de la paix, ensuite pour construire des institutions solides, et enfin des changements au sommet de l'Etat pour l'instauration de l'Etat civil." À l'occasion, Amar Saâdani a lancé des piques à ceux qui ont critiqué le démembrement du DRS. "Ceux qui s'opposent au projet de l'Etat civil veulent maintenir une situation où règnent le chevauchement des prérogatives, l'insécurité, le favoritisme et la loi du plus fort", a-t-il souligné, citant l'exemple des écoutes téléphoniques qui, jusqu'à un passé récent, n'étaient pas soumises à une autorisation de la justice. "Ce n'est pas normal qu'on vienne écouter mon téléphone pendant que mon épouse me demande d'acheter de l'oignon pour faire à manger...", a-t-il ironisé. Cela étant, précisant ses choix pour la nomination au bureau politique du parti où ne figure aucun ministre, le SG du FLN dira que ce choix a été dicté par l'impératif d'avoir un exécutif totalement libéré pour la gestion politique du parti. S'agissant de la révision de la Constitution, Amar Saâdani est resté vague. Il a souligné que si l'opération se fait par voie parlementaire, son parti sera majoritaire à l'APN. Et si le Président juge nécessaire de faire l'opération à travers un référendum, il a ajouté que le FLN est assez représentatif sur le territoire national pour faire campagne et faire réussir le projet. Quant, enfin, aux ambitions de succession au pouvoir que certains prêtent au frère du Président, Amar Saâdani a, encore une fois, certifié qu'Abdelaziz Bouteflika règnera jusqu'à la fin de son mandat en 2019. "Après cette date, on parlera, peut-être, d'élections présidentielles...", a-t-il ajouté. M. M.