Les autorités de la wilaya de Béjaïa viennent d'ordonner l'arrêt temporaire des travaux de creusement du tunnel de Sidi-Aïch, suite à la menace d'effondrement d'une dizaine d'habitations situées en amont du chantier, apprend-on auprès des services techniques chargés du suivi du projet. En effet, pas moins d'une dizaine de maisons perchées sur les hauteurs de Maâla, dans la commune de Sidi Ayad, présentent un risque d'effondrement que pourraient provoquer les fortes dénotations d'explosifs utilisés pour le creusement des deux tubes de Sidi-Aïch, dont la distance prévisionnelle de chacun est estimée à 2,6 kilomètres. À noter que ces deux tubes, dont le lancement des travaux remonte à une année, font partie des plus importants ouvrages d'art du projet de la pénétrante autoroutière devant relier le port de Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest, au niveau de la localité d'Ahnif (Bouira), sur une distance de 100 kilomètres. Un projet dont la réalisation a été confiée au groupement d'entreprises algéro-chinois Sapta-CRCC. Selon notre source, outre les violentes secousses générées par les fortes déflagrations d'explosifs, des fissures et des lézardes ont été constatées sur ces bâtisses qui menacent ruine. D'où la nécessité et l'urgence de prendre cette mesure préventive qui consiste à suspendre les travaux à l'intérieur du tunnel en question. "Une décision salvatrice qui intervient à point nommé. Elle vise à éviter une éventuelle hécatombe, puisqu'une dizaine de familles risquent de voir leur habitation s'effondrer du jour au lendemain", nous confie un ingénieur des travaux publics qui a requis l'anonymat. Il faut préciser que la wilaya a déjà saisi les services du gouvernement, notamment le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, pour leur demander l'intégration de ces familles sur la liste des citoyens expropriés dans le cadre du projet de la pénétrante autoroutière. Outre l'indemnisation de leurs biens, ces familles en danger devraient être relogées dans des logements sociaux dont dispose la daïra de Sidi-Aïch, affirme-t-on. Reste à savoir si cette décision de suspension des travaux, dont le taux d'exécution dépasserait les 60%, n'influera pas sur les délais impartis, alors que la date de réception du projet est prévue pour la fin de l'année 2016. K. O.