L'occupant israélien de la Palestine est bien décidé à semer le chaos en Cisjordanie et à El-Qods occupées, deux semaines après le début de ce qui s'apparente à une troisième Intifadha. Outre le mouvement de répression meurtrière contre les Palestiniens, Tel-Aviv a commencé hier l'installation de nouveaux check-points (points de contrôle) à El-Qods-Est occupée, attisant ainsi la colère des Palestiniens qui dénoncent une nouvelle stratégie d'Israël pour mettre la main sur ce qui reste de la "Ville sainte". Alors que les affrontements entre jeunes palestiniens et l'armée israéliennes se propagent à plusieurs quartiers des territoires occupés, un jeune de 20 ans a été exécuté, hier après-midi, par un soldat israélien dans la localité d'Al-Khalil, a rapporté l'agence de presse palestinienne Wafa. La victime a été criblée de balles, ont indiqué des témoins, contrairement à ce qu'a rapporté un communiqué officiel de Tel-Aviv qui l'a accusé d'avoir tenté de poignarder un colon juif. L'autre décision de l'occupant israélien est de garder les corps de ses victimes palestiniennes, faisant ainsi du chantage aux familles des défunts, souvent des jeunes ou des adolescents qui sont systématiquement suspects aux yeux des services de la police israélienne. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a dénoncé une volonté israélienne de déraciner ce qui reste du peuple palestinien et d'empêcher de fait l'existence d'un Etat palestinien, ont rapporté les médias. "C'est une attaque sauvage à laquelle nous sommes confrontés et qui visent notre existence sur notre terre", a déclaré Mahmoud Abbas dans une lettre qu'il a adressée à son peuple, a repris Quds Net, une agence de presse palestinienne en ligne. Des ONG ont tiré aussi la sonnette d'alarme en publiant hier des chiffres qui démontrent la férocité de Tel-Aviv, dont les crimes demeurent jusqu'ici impunis. En deux semaines, l'armée israélienne a procédé à plus de 620 arrestations en territoires occupés, selon "le Club des prisonniers palestiniens", cité par Quds Press. La majorité des Palestiniens interpellés est formée d'enfants et d'adolescents issus en grande partie de la localité d'Al-Khalil où la vague de répression continue, en dépit des appels à la retenue de la communauté internationale. Une centaine de cas relève des arrestations arbitraires, a noté cette ONG. Réunis en urgence au Caire, les pays membres de la Ligue arabe ont appelé, via son secrétaire général Nabil al-Arabi, toutes les institutions onusiennes à intervenir pour mettre fin à cette escalade de la violence et protéger les civils palestiniens qui font face, à la fois, à la répression de l'armée israélienne et aux colons juifs qui brûlent et pillent les villageois isolés. Hier, à Burin, un village dans le sud de Naplouse, des colons israéliens ont attaqué et brûlés les maisons et les champs des Palestiniens, tout comme ils ont mené la même opération de destruction à Hébron, au sud de la Cisjordanie occupée, a rapporté le Centre palestinien d'information. Les colons ont été appuyés par les services de sécurité israéliens qui ont usé de bombes lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour les disperser et les faire fuir, ont rapporté des témoins. La montée de la répression israélienne contre les Palestiniens dans les territoires occupés plaide de la volonté du Premier ministre de droite, Benjamin Netanyahu, de casser toute tentative de reprise des discussions visant à instaurer la paix et permettre l'existence de deux Etats, côte à côte, dans le respect des frontières tracées en 1948. L. M.