Les autorités françaises se sont finalement contentées de "regretter" l'incident de la fouille au corps du ministre de la Communication, Hamid Grine, à l'aéroport parisien Orly. Paris n'a pas fait grand cas de la "regrettable" fouille au corps du ministre algérien de la Communication, Hamid Grine, samedi, au salon d'honneur de l'aéroport d'Orly. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Romain Nadal, s'est contenté d'apporter une réponse tout au plus protocolaire à un grave incident engageant des relations bilatérales, dites d'"égal à égal", entre deux Etats souverains. "Nous sommes attachés à faciliter les démarches et déplacements en France des hautes personnalités étrangères. Nous travaillons avec le ministère de l'Intérieur et la direction du groupe Aéroports de Paris (ADP) pour que ce type d'incident particulièrement regrettable ne se reproduise plus", a-t-il indiqué hier, lors d'un point de presse. Pourtant, Alger avait officiellement protesté au lendemain de l'incident, dimanche, auprès de l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, qui a été convoqué en fin d'après-midi au ministère des Affaires étrangères. "Suite à l'incident survenu samedi 17 octobre courant à l'aéroport d'Orly à Paris, au cours duquel M. Hamid Grine, ministre de la Communication, a fait l'objet d'une fouille, en dépit de son statut de membre du gouvernement, détenteur, de surcroît, d'un passeport diplomatique et transitant par un salon réservé aux personnalités officielles, l'ambassadeur de France en Algérie, M. Bernard Emié, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Le directeur général du protocole au MAE, (...), a signifié à son interlocuteur français le caractère inacceptable du traitement réservé à un ministre de la République, de même qu'il lui a rappelé le fait que cet épisode malencontreux n'est pas le premier du genre puisque deux cas similaires ont été enregistrés par le passé", est-il noté dans le communiqué qui a sanctionné l'entrevue. Il est visiblement clair que la réaction du Quai d'Orsay, au "regrettable" épisode parisien, engage peu d'égard en direction des autorités algériennes. Le contre-exemple le plus édifiant est celui du ministre des Affaires étrangères marocain, Salah-Eddine Mezouar, qui a eu droit au même traitement peu considérable, lors d'une escale à l'aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, le 26 mars 2014. Le représentant du royaume chérifien a, en effet, eu droit à de meilleurs égards. "Laurent Fabius a appelé son homologue marocain afin de lui transmettre les excuses des autorités françaises pour le désagrément qui lui a été occasionné alors qu'il transitait à l'aéroport Charles-de-Gaulle (...). Le ministre a immédiatement demandé aux services compétents du ministère de l'Intérieur et d'Aéroports de Paris que tout soit mis en œuvre pour faire respecter strictement dans les aéroports français les règles et usages diplomatiques s'appliquant aux ministres des Affaires étrangères comme aux chefs d'Etat et de gouvernement", avait indiqué le même porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal. Le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane lamamra, qui est actuellement en déplacement à l'étranger, devrait atterrir, selon des sources informées, dans la capitale française, mercredi ou jeudi, pour une réunion bilatérale avec son homologue Laurent Fabius. Reste à savoir si des excuses officielles seront formulées à l'occasion de ce rendez-vous ? M. M.