Le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVAP) a tenu hier à l'Institut national des grandes cultures d'El-Harrach une réunion extraordinaire où il a confirmé la décision d'observer une journée de protestation le jour de l'Aïd. Son secrétaire général, le Dr Hachemi Karim Kadour, qui a animé une conférence de presse à l'issue de cette réunion, a promis que l'organisation syndicale qu'il dirige passera à d'autres formes de lutte si la tutelle ne répond pas à leurs doléances. D'ailleurs, soulignera-t-il, c'est le silence du ministère de l'Agriculture qui a amené les vétérinaires à passer à l'action. Ils sont 1 200 à souffrir d'une situation socioprofessionnelle des plus précaires. En dépit du salaire dérisoire (16 000 DA, primes comprises), ce corps est appelé à jouer un rôle prépondérant dans la protection des citoyens et de l'économie nationale, notamment avec l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne. Le vétérinaire n'est pas uniquement celui qui dispense le vaccin aux vaches et aux chiens, mais celui qui contrôle l'alimentation d'origine animale des Algériens, précisera le Dr Kadour qui insiste sur “les lourdes responsabilités qui incombent à ce corps en matière de sécurité alimentaire”. Mais entre ces lourdes responsabilités et les moyens mis à la disposition des vétérinaires par la tutelle et les autres services concernés, il y a un immense fossé. Ils ne disposent même pas de véhicules de service pour mener à bien leur mission de contrôle. Souvent, indique un membre du bureau national du SNVAP, le vétérinaire est transporté par le propriétaire du bétail qui est censé lui-même subir le contrôle. “Nous demandons des moyens pour répondre aux nouvelles responsabilités induites par l'ouverture de l'économie nationale sur le monde”, déclare le secrétaire général du syndicat des vétérinaires. “Nous demandons aussi que les salaires appliqués à notre corps soient revalorisés pour le mettre à l'abri des pressions”, ajoute le même responsable qui met l'accent sur une autre revendication des vétérinaires qui est celle de la création d'une direction autonome des services vétérinaires. Mais il n'y a pas que cela, ils exigent aussi une prime de documentation et des formations continues à l'instar des cadres des autres secteurs. En somme, le ministre de l'Agriculture Saïd Barkat, qui a reconnu que le salaire des vétérinaires est “le salaire de la honte”, est sommé de répondre. “On a été sages en organisant une journée de protestation”, menace Hachemi Karim Kadour qui affirme, cependant, que les vétérinaires ne se sont pas réunis pour écrire des lettres qui restent sans réponse, mais pour l'action. K. D.