Le musée public national des arts et traditions populaires de Médéa abrite, du 9 novembre au 31 décembre prochain, une exposition de peinture sur verre de l'artiste plasticienne Farah Laddi, sur la thématique du "patrimoine matériel et immatériel national". Le vernissage de l'exposition intitulée Algerielle a eu lieu lundi après-midi, en présence du wali, du P/APW et de nombreux membres de l'exécutif, des responsables locaux et des personnalités du monde de l'art et de la culture. Les espaces du musée ont été tapissés d'une riche collection de tableaux de l'artiste représentant certains sites et monuments disséminés à travers plusieurs régions et qui font la richesse du patrimoine historique du pays. En effet, l'imaginaire du visiteur est vite transporté vers des endroits et des sites où la vue est émerveillée par la magnificence et l'élégance des traits et des couleurs savamment dosés par l'artiste pour restituer aux lieux évoqués leur valeur intrinsèque. "Mes tableaux ont une part de féerie comme dans les Mille et Une Nuits avec une exagération dans les couleurs pour montrer d'une manière plastique la richesse de mon pays. Ce sont des tableaux qui poussent au rêve et au voyage à travers le temps et l'espace et qui ont pour source des discussions, des anecdotes rassemblées, ainsi que certains types d'arbres et d'animaux propres à chaque zone géographique", a indiqué Farah Laddi. La quarantaine de tableaux, qui illuminent les cimaises du musée et qui constituent la collection exposée, a été divisée en sous-collections traitant chacune d'un volet du patrimoine historique dans ses diverses formes, à savoir sites et monuments, lieux de culte, calligraphies arabe et berbère, noms de personnes tombés en désuétude, etc. Le visiteur a le loisir d'admirer les portraits d'une extrême beauté représentant la mosquée Ketchaoua, l'église du Sacré-Cœur, le mausolée de Sidi Abderrahmane, ou encore les vestiges de l'ancien Fort-de-l'Eau, Riadh El-Feth, dans une combinaison de couleurs et de traits incrustés sur un fond en verre. Ce qui fera dire à Mme Farah Laddi que "tous les tableaux sont inspirés de la réalité suite à des visites des endroits et des sites représentés et à partir de discussions avec des personnes rencontrées dans les lieux". L'intérêt porté au patrimoine immatériel a aussi été exprimé à travers la représentation de la main appelée communément la main de Fatma pour, dira l'artiste, honorer toutes les femmes aux mains créatives. Les motifs qui décorent les tapis des régions de Kabylie, Ghardaïa, Bordj Bou-Arréridj ont aussi été utilisés pour servir de fond à illustrer des proverbes berbères écrits en tifinagh, des noms masculins et des calligraphies arabes reprenant des boqalate. M.E.B.