La ministre de l'Education continue d'afficher son optimisme quant à l'adhésion des syndicats à sa charte de l'éthique et de la stabilité. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, s'est dit "atterrée" par le refus du Conseil national autonome des professeurs et enseignants du secondaire et du technique (Cnapest) de signer la charte de l'éthique et de la stabilité, a déclaré la ministre en marge de la journée d'étude sur le plan d'action de prise en charge de la violence en milieu scolaire et les cours particuliers, à Alger. "Je ne comprends pas la décision du Cnapest concernant leur refus à signer la charte. Le document n'est pas venu pour interdire le droit à la grève, mais à stabiliser l'école et assurer un meilleurs climat pour l'enseignement des enfants", a expliqué Mme Benghebrit, en annonçant des réunions avec les différents syndicats à la fin du mois pour donner suite à la charte. "Certains syndicats nous ont demandé plus de temps pour enrichir le document. Alors nous gardons espoir que le projet finira par aboutir", a souligné la ministre. Vendredi, le Cnapest avait émis une fin de non-recevoir à la proposition du ministère de l'Education portant sur une charte de l'éthique et de la stabilité en relevant l'absence d'un climat de confiance entre l'institution de Benghebrit et les partenaires sociaux. "Notre syndicat refuse d'adhérer au document de Benghebrit, car il y a un climat de non-confiance avec la tutelle, et cette dernière a démontré ses limites dans la prise en charge des revendications des enseignants", nous avait déclaré Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest. Les portes du dialogue ne sont pas pour autant fermées car la ministre de l'Education continue d'afficher son optimisme quant à l'adhésion des partenaires sociaux à sa démarche. Pour la journée d'hier, consacrée à la violence en milieu scolaire et aux cours particuliers, deux dossiers chauds auxquels Mme Benghebrit accorde une grande importance, il a été question de débattre en profondeur de ces deux sujets épineux. "Les questions liées à la violence en milieu scolaire et aux cours particuliers deviennent des urgences à traiter", a déclaré la ministre. "Concernant la violence en milieu scolaire, il nous importe de mieux connaître le phénomène pour mieux le prévenir, mais il faut soutenir ceux qui en sont les victimes." La ministre, qui ne manquera pas de souligner que la prise en charge par les médias de ce phénomène a eu pour conséquence une amplification, a indiqué qu'"il y a urgence qu'on puisse œuvrer à trouver des alternatives à la violence telles que la formation à la prise de parole, la formation à la négociation, à la médiation et à l'écoute, tout en veillant à l'application de la réglementation". Concernant les cours payants, Mme Benghebrit a estimé que ce phénomène "devient alarmant car il s'est totalement étendu jusqu'à concerner les élèves du primaire". La ministre ira plus loin : "L'avancée de ce phénomène risque de ruiner les efforts d'investissement de l'Etat et c'est un vrai marché qui s'est constitué sur ce registre répondant à une demande sociale de plus en plus importante." Poursuivant son discours, la ministre a affirmé : "Si la tolérance est envisageable pour ce qui est des classes d'examens parce qu'il y a une demande, il convient qu'ensemble nous prenions résolument des mesures afin de mettre un terme à ce phénomène pour nos enfants du primaire pour lesquels il est nécessaire de réserver du temps pour jouer et s'amuser." "Notre rôle fondamental est de protéger l'enfant, ne pas lui voler son enfance en accumulant les séances de par-cœurisme et de restitution", a encore précisé la ministre. D. S.