Tanzanie : Mustafa (Aishi Manula 46), Kapombe, Haji Mingwali, Haroub, Kelvin Yondani, Mudathir Yahya, Ulimwengu, Mao Mkaoui, Maguri, F. Mussa (Shaloum Telela 46), Samata. Entraîneur : Charles-Boniface Mkwasa La sélection nationale s'est aisément qualifiée au 3e et dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde-2018 après avoir piétiné, hier soir à Tchaker, une Tanzanie réduite à sa juste valeur de sans-grade du continent. Revanchards après leur fort décevante prestation de l'aller, les Verts ont, à l'occasion, égalé le record, vieux de 34 ans, de leurs glorieux aînés de la génération 80 qui avaient, en leur temps, atomisé le Burkina Faso sur le même score de sept buts à zéro. Les Tanzaniens se souviendront longtemps de leur cauchemardesque soirée blidéenne qui a débuté, pour eux, de la pire des manières avec cette ouverture du score qui a suivi immédiatement le coup de sifflet initial. Bien lancé côté droit par Mahrez, Slimani profitera de cette première incursion dans le périmètre adverse pour centrer fort devant le but une balle filante que Yacine Brahimi placera, d'un imparable plat du droit, dans les filets d'un Mustapha ébahi par une telle vitesse d'exécution. Mis précocement en confiance et métamorphosés par cette ouverture du score rapide, les Verts mettront alors le pied sur le cuir pour dominer outrageusement un adversaire assommé par le jeu tout en mouvement et la multiplication des passes des coéquipiers de l'étincelant Yacine Brahimi. Tout aussi brillant, le Napolitain Faouzi Ghoulam fera, par la suite, parler sa force de frappe en envoyant un missile flottant sous la transversale de Mustapha, doublant la mise sur coup franc alors qu'on jouait à peine la 23e minute. Malgré la sortie sur blessure de Nabil Bentaleb, remplacé à la 36' par Guedioura, l'EN continue à dominer avec une aisance déconcertante cette manche retour, se permettant même le luxe de tripler la mise avant la pause-citron par l'entremise du très en vue Ryad Mahrez, après un travail en dentelle de Brahimi suivi d'un décalage parfait pour Ghoulam qui servira, à son tour, idéalement, l'attaquant de Leicester pour le 3-0 (44'). Bien qu'en infériorité numérique depuis la 41e minute de jeu après l'expulsion de Mudathir après une énième faute sur Brahimi, la Tanzanie ne peut que constater la supériorité d'une Algérie révoltée et décidée à montrer son véritable visage après le non-match de Dar es-Salam. Cette démonstration de force tourne même à la correction dès le retour des vestiaires lorsqu'après lui avoir chipé malicieusement le cuir dans la surface de réparation, Mahrez est accroché par derrière par Yudani pour obtenir un penalty mérité qu'Islam Slimani transformera au prix d'un habile contre-pied pour un impressionnant 4-0 après seulement quarante-huit minutes de jeu. Mais même assurés de passer ce tour à la faveur de cette rafale de buts en moins de cinquante minutes, les poulains de Christian Gourcuff ne décéléreront jamais ! Continuant à presser leur adversaire et à se porter en attaque comme des morts de faim, les Verts ajoutent trois autres buts en cette seconde mi-temps de toutes les fantaisies, égalant au passage le record du plus large succès réussi en éliminatoires d'un Mondial. C'était le 30 août 1981 dans l'ex-19-Juin à Oran, face à l'ex-Haute-Volta (actuel Burkina Faso). Ghoulam qui signe son premier doublé personnel en vert après un contre-pied parfait sur le rentrant Manula, auteur d'une sortie hasardeuse et d'une faute sur Medjani (59'), le même Medjani qui place une tête victorieuse sur un corner de Mahrez (72') puis Slimani, lui aussi, d'une tête à bout portant successive à un coup franc du rentrant Ghezzal (75') permettront à l'Algérie de s'envoler au tableau d'affichage. Le quart d'heure restant ne sera, par la suite, qu'une occasion supplémentaire aux Boudebouz, Ghezzal, Mahrez et autre Slimani de se faire plaisir et régaler un public forcément satisfait après un tel feu d'artifice automnal. R. B.