National Stadium Benjamin-Mkapa de Dar es-Salam. Temps ensoleillé. Public nombreux. Terrain en mauvais état. Trio arbitral malien conduit par Mahamadou Keita, assisté de Balla Diarra et Drissa Niare. 4e arbitre: Harouna Coulibaly (Mali) Buts : Elias Maguri (43'), Samata (55') pour la Tanzanie, Islam Slimani (71' et 75') pour l'Algérie. Avertissements : Hamid Mao (71') pour la Tanzanie et Bentaleb (82') pour l'Algérie. Tanzanie : Mustafa - Kapombe - Yondan - Haroub - Ulimwengu - Yahya Abbas (puis Ndemla 67') - Maguri (puis N'Gasa 67') - Mao - Mussa - Samata - Haji Mingwali. Entraîneur : Charles-Boniface Mkwasa. Algérie : M'bolhi, Zeffane, Ghoulam, Mandi, Medjani, Guedioura, Taïder, Mahrez, Mesloub, Slimani (puis Bounedjah 88'), Belfodil (puis Bentaleb 46'). Entraîneur : Christian Gourcuff. La sélection nationale s'est sortie d'une bien mauvaise posture hier après-midi à Dar Es-Salam où elle a réussi la gageure de remonter un handicap de deux buts pour rester en vie dans ces éliminatoires du mondial russe. Grâce à un providentiel Islam Slimani, les Verts restent en ballotage favorable pour la course aux poules des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 avant le match retour, ce mardi à partir de 19h15 sur l'herbe de Tchaker-Stadium. Autant l'affligeante prestation de l'EN une heure de jeu durant nous avait fait craindre le pire, en passant notamment à côté d'une correctionnelle qui aurait fait date dans les annales du football africain, autant ce nul de deux buts partout face à la pourtant 135e nation au classement Fifa semble parfaitement satisfaire les ambitions algériennes de terminer cette fois-ci proprement le job à Blida, dans un peu plus de quarante-huit heures. Car, exception faite d'un contrôle de la poitrine de Slimani dans la surface après une touche de Ghoulam, la sélection nationale n'a jamais réussi ne serait-ce qu'à toucher le cuir dans la surface tanzanienne pendant les soixante premières minutes de jeu. Dominés, baladés, voire piétinés par des Tanzaniens investis comme jamais, les Verts s'en sortent même à bon compte en rejoignant les vestiaires à la mi-temps avec un seul but de retard, l'œuvre de Maguri d'une tête smashée successive à un centre parfait de la gauche de Mwinyi (43'), tant les alertes chaudes pleuvaient sur les bois d'un M'bolhi qui a, par ses parades décisives, gardé à flot un navire algérien qui donnait l'impression de crouler sous les coups de boutoir des coéquipiers de Samatta. Le déluge tanzanien a commencé très tôt, dès la 3e minute de jeu lorsque le véloce Ulimwengu servit intelligemment Samatta dont la frappe est passée au-dessus du cadre algérien. Le même Samatta fera, ensuite, admirer son coup de rein dévastateur à la 21' lorsqu'il mettra dans le vent ses gardes du corps avant de trouver la transversale de M'bolhi sur une grosse frappe cadrée (21'), avant de rendre ensuite la pareille à son compère du TP Mazembe Ulimwengu en le servant dans les six mètres d'un keeper algérien contraint d'effectuer une imposante sortie au pied pour écarter le danger (23'). Quand Gourcuff copie Halilhodzic Après la barre transversale et M'bolhi, ce sera au tour du capitaine Medjani de suppléer son gardien et de sauver sur sa ligne une balle chaude du même Samatta (33'), avant que Moussa, qui avait pourtant déposé Mandi sur une accélération fulgurante et surpris M'bolhi sorti à sa rencontre d'un pointu du gauche, n'envoie son ballon flirter avec la base du montant droit du dernier rempart algérien (36'). Samatta, toujours lui, butera trois minutes plus tard sur un impérial M'bolhi face auquel il se retrouvera seul à la 39e minute de jeu. De retour des vestiaires, le scénario catastrophe prenait même des allures d'épouvante lorsqu'après avoir pris le meilleur sur un Taïder incapable de rivaliser avec lui en matière de vivacité et de vitesse d'exécution, l'intenable Samatta enrhumera Mandi dans l'axe avant de fixer M'bolhi et de placer sa balle au fond des filets pour faire le break (2-0, 55'). La Tanzanie sera même très proche d'un incroyable 3-0 n'était-ce le monumental raté de près de Samatta après un travail en dentelle d'Ulimwengu à l'heure de jeu (59'). Une heure de jeu, c'était surtout le temps qu'il aura fallu à Christian Gourcuff pour enfin "comprendre" que son capitaine Carl Medjani n'était pas un arrière-central "assurance tous risques" mais qu'il était davantage plus utile en "sentinelle", devant sa défense, comme l'avait replacé, avec le succès que l'on sait, Vahid Halilhodzic. L'entrée de Hichem Belkaroui permit, ainsi, à Medjani d'avancer d'un cran et d'épauler Bentaleb, rentré un peu plus tôt (46') en remplacement de Belfodil dans l'entrejeu. Rééquilibrée, la sélection nationale parviendra, ainsi, à refaire surface en seulement quatre petites minutes ! Le temps qu'il aura fallu au trop précieux Islam Slimani pour signer un bijou technique en reprenant d'une imparable volée du droit un exquis ballon de Mesloub pour réduire l'écart (71'), avant de bonifier une jolie passe de Mahrez en éliminant le gardien Mustapha avant d'égaliser dans le but vide (75'). L'ultime alerte d'Ulimwengu sur une puissante tête (78') ne fera, par la suite, que renforcer la conviction selon laquelle les Verts l'ont vraiment échappé belle à Dar Es-Salam, en attendant d'assurer la qualification au pays, après-demain soir. Rachid BELARBI Déclarations Christian Gourcuff : "À Blida, ce sera différent" "Comme prévu, cela a été un match très difficile notamment en première période. Nous avons souffert des conditions de jeu entre autres l'état du terrain et le climat. Nous avions du mal à enchaîner notre jeu. L'adversaire nous a posé beaucoup de problèmes. Il possède de la qualité à l'image des deux joueurs du TP Mazembe. Le grand mérite de l'équipe c'est d'être revenue dans la partie et d'avoir arraché un précieux nul. Sincèrement, c'est un résultat inespéré après tout ce qui s'est passé lors de cette rencontre. Rien n'est encore gagné, la qualification se jouera sur deux matchs. À Blida, ce sera différent par rapport aux conditions d'aujourd'hui. On espère recupérer Brahimi et Boudebouz, deux éléments très importants dans la conservation du ballon."
Faouzi Ghoulam : "Ce n'était pas facile de revenir avec un match nul de Tanzanie" "Nous savions que c'était très difficile de négocier un match à l'extérieur avec des conditions pareilles, la chaleur, le terrain et l'humidité. L'objectif pour nous était de ne pas perdre. Il y a ce doublé de Slimani qui maintient nos chances de qualification. Il faudra bien négocier le match retour à Blida et redémarrer à zéro. Nous savions que la Tanzanie était une très bonne équipe à domicile, mais je crois que nous avons fait un match d'hommes pour ne rien lâcher jusqu'à la dernière minute. c'était difficile pour nous de pratiquer notre football sur une pelouse aussi catastrophique. Les joueurs de la Tanzanie ont très bien joué offensivement, il y a des individualités qui nous ont créé beaucoup de problèmes surtout le n°10 ( Samatta) qu'il fallait marquer de près. Nous avons eu de mal à suivre le rythme de la partie, surtout en première mi-temps. Mais avec toutes ces difficultés nous avons bien réagi, nous avons démontré que nous avons un bon groupe que ce soient les remplaçants ou les titulaires et que notre aventure pour la Russie a commencé aujourd'hui. J'espère que nous ferons un grand match retour pour nous qualifier." Charles Boniface Mkwasa (Sélectionneur de la Tanzanie) : "Les erreurs contre des équipes d'expérience se paient cash" "L'Algérie a eu beaucoup de chance ce samedi. Nous les avons dominés outrageusement avec des occasions de buts à la pelle notamment en première mi-temps et à la fin ils s'en sortent avec un nul inespéré. Nous avons mené au score (2-0) à moins de 20 minutes de la fin et on rate au passage la balle de 3-0. Nous avons relancé l'adversaire dans le match après son premier but. Les erreurs contre des équipes d'expérience et de talent se paient cash, on en a eu la preuve aujourd'hui. Il faut dire aussi que la chance a souri à l'équipe algérienne. Je dirais même qu'elle a eu beaucoup de chance. Rien n'est perdu, il reste le match retour. J'appréhende beaucoup la fatigue mais je suis confiant."