Les débats ont été axés principalement sur l'opportunité et le souhait, partagé, de voir ce 4e Forum se dérouler en Algérie. En 11 ans d'existence, le Forum social maghrébin (FSM) a toujours intégré dans ses thématiques la question de la migration, et cela dans toutes ses dimensions. Aujourd'hui, avec les nouvelles situations créées par le terrorisme, comme on a pu le voir depuis les derniers attentats de Paris, la question de la migration devient plus que cruciale pour tout le Maghreb. Dès lors, la tenue du 4e FSM sur les migrations, prévue en 2016, retient l'attention, d'autant que celui-ci devrait se dérouler en Algérie comme souhaité par les membres du comité de suivi du FSM. En effet, ce comité s'est réuni les 20 et 21 du mois courant au siège du Snapap d'Oran avec la participation de plusieurs membres d'organisations syndicales du Maroc et de Tunisie ainsi que des ONG. Les débats ont été axés principalement sur l'opportunité et le souhait, partagé, de voir ce 4e Forum se dérouler en Algérie, les précédentes éditions ayant eu lieu à Bruxelles, puis au Maroc et en Tunisie et sur la convergence des points de vue par rapport aux migrations et la libre circulation des personnes. Pour ce qui est de l'organisation du 4e FSM sur la migration et la question de "l'autorisation des pouvoirs publics en Algérie" qui se posera aux organisateurs, Kamal Lahbib, membre du Forum des alternatives du Maroc, estime que c'est important que cela puisse se dérouler dans notre pays. "J'espère qu'on pourra tenir le forum en Algérie ; on ne peut pas prétendre construire un Maghreb sans qu'on puisse élargir les espaces de liberté dans nos pays respectifs. Le Maghreb n'est pas constitué uniquement par le Maroc et la Tunisie mais l'Algérie aussi". Du côté du chargé des migrants au sein du Snapap, Fouad H., un FSM sur les migrations en Algérie est presque naturel et s'impose même : "C'est très important, et ce sera une réussite pour l'Algérie que cela se déroule chez nous ; nous attendons des pouvoirs publics qu'ils comprennent cette démarche du FSM. La situation des migrants subsahariens est similaire dans nos pays. La question de la libre circulation, des droits des migrants, leur intégration dans nos sociétés sont à débattre", explique notre interlocuteur qui ajoutera que, ces dernières années, il y a une évolution dans la société algérienne par rapport à ce dossier. Sur cette question de l'organisation et la tenue du 4e FSM, les démarches vont être entreprises le plus rapidement possible et à plusieurs niveaux auprès des autorités algériennes, sachant que l'accueil de quelque 500 participants nécessitera une coordination entre les différents services pour un bon déroulement des travaux. Quant aux débats sur les questions de migration, les membres du comité de suivi ont ainsi confirmé les convergences des points de vue s'inscrivant dans la continuité du Forum social de Porto Alegre, avec ce principe : "Un autre monde est possible". Ainsi ont été évoqués les problèmes de la migration dans tous ses aspects, que ce soit la présence des migrants subsahariens dans les pays du Maghreb, des Maghrébins vers l'Europe, mais aussi, chose nouvelle, la migration des Syriens, des Erythréens fuyant des situations de guerre et les restrictions que vont imposer les Européens en réaction au terrorisme. La dimension de la mobilité des personnes et la libre circulation ne se posent pas uniquement pour les migrations vers les frontières de l'UE mais à l'intérieur du Maghreb, à l'intérieur du Maroc avec les enclaves espagnoles. Dès lors, la question de l'ouverture de la frontière algéro-marocaine est analysée face à la tradition des déplacements des peuples maghrébins, mais également dans sa dimension économique et son impact. Et pour cause, les répercussions ne seront pas les mêmes si on est en Algérie, au Maroc et en Tunisie, d'où l'insistance de certains de faire de ce point un élément indissociable de la question des frontières dans le Maghreb. D'autant que l'aspect politique est diamétralement différent, que ce soit en Algérie, au Maroc ou en Tunisie. D. L.