Président de la République: accorder une attention extrême à la cybersécurité    El Tarf: commémoration du 12e anniversaire de la mort de Chadli Bendjedid    Marché boursier: évolution de la valeur transigée de 268% en 2023    Président de la République: un suivi rigoureux de la situation sanitaire dans les wilayas frontalières de l'extrême sud    Président de la République: nécessaire conformité entre les programmes des écoles privées et le programme national    Bejaia: neuf troupes internationales au 13e festival international du théâtre    Pêche: Badani réaffirme l'engagement de son secteur à améliorer les conditions socioprofessionnelles des pêcheurs    Annulation de deux accords commerciaux UE-Maroc: l'ALE salue une "décision historique"    Grand Prix International d'Ongola: Victoire de Oussama Abdallah Mimouni    Compétitions africaines interclubs: les représentants algériens fixés sur leurs adversaires en phase de poules lundi    CAN U20 (Qualifications/Zone UNAF): les Algériens entament leur stage de préparation à Alger    Les frappes sionistes samedi contre le Liban ont fait 23 martyrs    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 41.870 martyrs et 97.166 blessés    Le premier hôtel Halal du Japon ouvre ses portes face au Mont Fuji    Les calculs de bouts de chandelles et les prolongations    Un besoin financier existentiel pour le complexe militaro-industriel américain    Le Président sahraoui Brahim Ghali reçoit l'envoyé personnel du SG de l'ONU    Les Français veulent destituer Emmanuel Macron    Situation épidémiologique en amélioration    Un jeune à bord d'une moto fauché mortellement par une voiture à Mansourah    Plus de 400 capsules de psychotropes saisies, quatre arrestations    Renforcement et amélioration de l'AEP    Les lauréats du concours national de récitation du Saint Coran honorés    Mondiaux juniors de judo : Abdeslam Belbelhout (-73 kg) éliminé au deuxième tour    Affaire Lassana Diarra-FIFA : «L'arrêt Diarra»    Le football creuse l'écart avec les saisons écoulées    Plus de 60 films en compétition    Des interprètes amateurs du chaâbi animent un concert    L'Algérie poursuivra sa marche avec détermination vers des perspectives prometteuses    Président de la République : nous restons attachés à la politique sociale de l'Etat    Instaurer un dialogue national sérieux pour immuniser l'Algérie    Festival international d'Oran du film arabe: le film "Youm" du réalisateur Bahreini Ahmed Akbar ouvre le concours des courts métrage    Belmehdi met en exergue la portée du rayonnement des Ouléma algériens en Afrique et dans le monde    Situation et mutations géopolitiques dans les zones d'intérêt commun examinées    La composition, l'organisation et le fonctionnement, fixés    Une délégation du Conseil de la nation participe à la 4e partie de la session ordinaire 2024    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le secteur des infrastructures : première victime collatérale de la crise pétrolière de 2014 ?
EN TOUTE LIBERTE
Publié dans Liberté le 25 - 11 - 2015

Le recul des investissements publics dans les infrastructures est clairement lisible dans le projet de loi des finances pour 2016, puisque les dépenses d'équipements y baissent de 18% en 2016 par rapport à celles de 2015. De façon plus générale, en 2016, les dépenses de fonctionnement passeront devant celles relatives à l'équipement. C'est une première depuis une décennie au moins. On parle ainsi de geler les projets d'extension du métro d'Alger, ceux des tramways pour les villes moyennes concernées et de renvoyer l'extension de l'aéroport d'Alger et celui du nouveau port centre à un financement par le marché. Cette conséquence de la crise mérite qu'on s'y arrête, compte tenu de sa corrélation avec la croissance et avec la diversification recherchée de l'économie algérienne. Les avis des économistes sont partagés sur le statut prioritaire de certaines infrastructures et du caractère public de certaines autres. Mais ils admettent tous que leur disponibilité opérationnelle est un élément constitutif des moteurs de la croissance d'un pays. Brève revue de la littérature économique sur la question. Dans mes chroniques précédentes, j'attirais l'attention sur les risques encourus en matière de croissance par un retrait sensible et brutal des investissements publics. Deux autres économistes algériens, Nour Meddahi et Taouf Boucekkine, sont dans la même tonalité dans leur papier publié sur le quotidien El Watan du 12 octobre 2015. Certains auteurs opèrent "une distinction entre les infrastructures économiques (électricité, transport et télécommunications) et les infrastructures sociales (éducation, services sociaux, santé)". Le non-dit de cette typologie, car rien n'est neutre, c'est de rendre possible la privatisation progressive de tous les services publics, y compris dans les cas extrêmes les prisons, comme cela a été fait en Californie notamment. À l'inverse de cette doctrine néo-libérale, d'autres courants ne partagent pas l'idée d'une appropriation privée d'infrastructures, considérées comme propriété inaliénable de l'Etat (ports, aéroports, voies ferrées, etc.), même si, par ailleurs, ces projets d'infrastructures peuvent être éligibles à un financement par le marché avec des formules, telles que les partenariats public-privé (PPP) incluant aussi celles du BOT et de la gestion déléguée. Mais tous conviennent à présent que les deux types d'infrastructures produisent un effet sur la croissance par "la hausse de la productivité marginale du travail, et finalement de la rentabilité". Enfin, la convergence est totale sur la création "d'externalités spatiales". Ce qui pour un pays aussi vaste que l'Algérie est particulièrement appréciable, car cela peut libérer la croissance dans de nombreux territoires. La théorie et la pratique économiques nous renvoient des exemples et des contre-exemples significatifs. Si le Chili s'est développé, c'est grâce à la réalisation accélérée de ses infrastructures dans la décennie 90. À l'inverse, si l'Inde, en dépit de ses avantages concurrentiels, n'a pu atteindre le niveau de croissance à deux chiffres de la Chine, c'est parce que la qualité de ses infrastructures est à ce jour médiocre, comparativement à son voisin chinois. Cela même si Philippe Agrion, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, y ajoute, dans son discours inaugural à la chaire "Economie des institutions, de l'innovation et de la croissance" du Collège de France, la faiblesse de l'innovation et la faible taille des entreprises. Pour terminer sur cette brève convocation de la théorie et de la pratique en matière de statut des infrastructures dans les processus de croissance, je vous citerais un exemple africain. Je connais l'Afrique du Sud car j'y fais régulièrement des déplacements professionnels. En dépit de son statut de grand pays émergent et membre des BRICS, ce pays ami, qui est technologiquement et industriellement avancé, a cependant deux graves problèmes non résolus d'infrastructures : déficit d'électricité et manque d'eau potable et industrielle. Et pour tout vous dire, je préfère, pour mon pays, sa situation actuelle de disposer de ces deux ressources que sont l'eau et l'énergie plutôt que d'être membre des BRICS. Avoir les deux, c'est évidemment l'objectif à moyen terme. S'agissant des actions correctrices, voire même de sauvegarde, on ne peut pas, pour résoudre l'équation budgétaire, se contenter de réduire les programmes publics d'équipement. Il va falloir inscrire tous les projets dans une matrice temporelle et financière de priorités. Le positionnement temporel de ces derniers se fera en fonction de l'urgence économique et sociale à les réaliser. Par exemple, sur le plan économique, il est établi que notre fonction logistique portuaire est à traiter en urgence avec ce que cela implique comme infrastructures nouvelles à construire. Il est également clair que si l'on veut booster l'investissement hors hydrocarbures, la réalisation de zones industrielles équipées et reliées aux systèmes de transport et au système numérique est prioritaire. Sur le plan des infrastructures sociales, le système de santé et celui de la formation/recherche et innovation sont prioritaires dans tous les cas. Pas seulement par utilité sociale mais aussi parce qu'ils sont par ailleurs étroitement corrélés avec le processus engagé de réindustrialisation du pays. Quant au positionnement financier des projets, il dépendra à la fois des recettes budgétaires, des réformes opérées dans la compression des budgets de fonctionnement, mais aussi de leur propension à pouvoir être financés par le marché domestique et international. On sait en principe faire, on l'a déjà fait dans les années 70 dans des conditions plus contraignantes. Pour conclure, autant je suis favorable aux externalités positives produites par les infrastructures et les services publics au profit des citoyens et des entreprises, autant la gratuité, le gaspillage et la prédation de certaines d'entre elles me semble devoir être combattues. Deux exemples : pourquoi la gratuité d'accès aux autoroutes qui ont des besoins de maintenance récurrents financés à ce jour par le budget de l'Etat ? Deuxième exemple en direction des promoteurs, d'ici et d'ailleurs, dans les projets hautement consommateurs d'énergie et d'hydrocarbures comme matière. Avantage comparatif ne veut pas dire transfert de rente par un tarif entrée usine des hydrocarbures dérisoire.
M. M.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.