Rien, ni les rejets essuyés ni la remontée au front des "redresseurs", sous la houlette de Belayat et Abada, encore moins ce qui s'apparente à son désaveu par Bouteflika au sujet de la question sahraouie, ne semble entamer la détermination d'Amar Saâdani à aller au bout de son projet politique confinant en la structuration d'une Initiative politique pour "le progrès dans la cohésion et la stabilité". Il va même vite en besogne. Il présidera, cette après-midi, sans attendre de recevoir toutes les réponses des partis et associations qu'il a formellement invités par courrier à intégrer son projet, à l'inauguration à Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger, d'un siège pour l'Initiative. Le parti FLN, qui a annoncé cette inauguration, a fait part de la présence à la cérémonie d'"un grand nombre de chefs de parti et de personnalités nationales". Le communiqué du FLN ne dit pas, cependant, s'il sera procédé, à l'occasion, à la structuration organique de l'Initiative. Dans un passé récent, Djamel Ould Abbas, membre du bureau politique du FLN, a affirmé que "11 partis et 1 000 associations de différentes wilayas du pays ont adhéré à l'Initiative". Pour d'aucuns, les chiffres avancés par Ould Abbas ont paru fantaisistes, d'autant que le secrétaire général du parti avait, peu avant lui, indiqué que le nombre d'adhésions, notamment s'agissant des associations, était moins important. Amar Saâdani avait parlé, lui, d'une dizaine de partis politiques et d'une quarantaine d'associations, attestant, du coup, que son Initiative n'a pas vraiment ratissé large, notamment parmi les partis politiques ou seules les petites formations, sans ancrages véritables, se sont déclarées favorables au projet, entre autres, l'ANR et le PRA. Amar Saâdani aura même manqué de faire adhérer à son projet l'ex-partenaire du FLN dans l'alliance présidentielle, à savoir le RND. Et ce n'est pas chez le PT de Louisa Hanoune que Saâdani trouvera un réconfort. Le parti a non seulement dit non à la proposition qui lui est faite de rejoindre l'Initiative, mais a aussi et surtout dénoncé en elle une démarche visant à phagocyter la classe politique. Pour Louisa Hanoune, la proposition de Saâdani est synonyme "d'intégration politique, organisationnelle et organique". Pour les mêmes raisons, mais aussi pour avoir son propre projet politique pour une transition démocratique, l'opposition, réunie au sein de la CLTD et de l'Icso, ne pouvait, évidemment, qu'opposer une fin de non-recevoir à l'invitation du secrétaire général du FLN. Son rejet de l'Initiative est d'ailleurs unanime. Cela ne semble pas décourager le secrétaire général du FLN qui, à l'évidence, est décidé à faire avec les disponibilités d'adhésion à son projet affichées jusque-là. À l'infortune politique, il semble opposer la patience, sûrement qu'il espère un afflux progressif vers son Initiative qui, au-delà du soutien au président Bouteflika, travaillerait à mettre en place un nouveau levier électoral qui servirait durant les futures échéances électorales. S. A. I.