Le FFS a «arraché» la participation du FLN, après approbation du président Bouteflika De consultations en concertations, tous les partis, toutes tendances confondues, se mettent de la partie. Silence! on consulte. La foire de consultations est lancée. Rarement la scène politique nationale n'était aussi animée et mouvementée comme elle l'est ces derniers mois. De consultations en concertations, tous les partis, toutes tendances confondues, se mettent de la partie. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), engagé avec la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cltd), vient d'annoncer sa décision d'entamer de nouvelles consultations avec l'opposition et le pouvoir. Les initiatives se suivent donc et ne s'interdisent pas de s'entrechoquer. Les observateurs sont devant un fait inédit: le MSP qui s'est allié avec le pouvoir pendant près de deux décennies accuse le FFS qui s'est opposé au système depuis sa création en 1963 de travailler pour le pouvoir. C'est dire que les initiatives se bousculent également les unes contre les autres. Et pour cause. Lorsque le FFS a annoncé l'entame de ses consultations bilatérales en vue d'organiser la conférence de consensus national, il a été attaqué avec virulence par les membres de la Cnltd. Cette organisation qui regroupe le RCD, le MSP, Jil Jadid, le Mouvement Ennahda, le FJD et Ahmed Benbitour ayant déjà lancé son projet d'une transition démocratique en organisant la grandiose conférence de Zéralda le 10 juin 2014 et à laquelle avait pris part le FFS. La Cnltd voit en le projet du FFS un contre-projet destiné à «aider le pouvoir à rester», comme expliqué par Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. Pour élargir les chances de l'aboutissement de son projet, la Cnltd s'est alliée avec le Pôle des forces de changement, piloté par Ali Benflis, ancien chef de gouvernement et deux fois candidat à l'élection présidentielle. Ils sont structurés dans le cadre de l'Instance de concertation et de suivi, dont sont également membres des personnalités publiques.Le projet est toujours en cours, mais il a été quelque peu éclipsé par les consultations du FFS qui a «arraché» la participation du FLN, après approbation du président Bouteflika, si on s'en tient aux déclarations du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani. Le projet du FFS, dont la première phase de la conférence pourra avoir lieu avant fin février, a bloqué l'autre projet cher à Bouteflika, à savoir la révision de la Constitution. Annoncé en 2011, le projet peine à se concrétiser, bien qu'il était relancé sous forme d'une promesse électorale à honorer avant fin 2014. Certains observateurs n'hésitent pas à lier son sort à celui de la conférence du FFS. Pour cette révision constitutionnelle, deux consultations ont été menées respectivement par Abdelkader Bensalah, président du Sénat et Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la présidence de la République. Les deux ont été boycottées par l'opposition qui campe toujours sur sa position en rejetant le nouvel appel du chef de l'Etat. Bien plus, cette même opposition réclame une présidentielle anticipée, en se basant sur l'état de santé du président. Pour le moment, aucune de ces initiatives n'a pu réunir les conditions de la réussite. Dans sa quête, le pouvoir n'a pas pu accueillir l'adhésion de l'opposition. L'opposition structurée autour de l'Instance de concertation et de suivi est rejetée par le pouvoir, tandis que le projet du FFS ne gagne pas l'adhésion de l'opposition. En désespoir de cause, le MPS vient de décider, en surprenant ses partenaires, de lancer de nouvelles consultations avec le pouvoir et l'opposition. Ne comprenant pas le sens d'une telle initiative, les membres de la Cnltd ont convoqué une réunion pour hier où le président du MSP, Abderrazak Makri, devait s'expliquer. Alors que certains voient en l'initiative du MSP le début de la fin de la Cnltd, les responsables du parti islamiste ne trouvent aucune contradiction, arguant qu'ils vont expliquer davantage le projet de transition démocratique au cours des nouvelles consultations. Les consultations tous azimuts ne concernent pas uniquement la classe politique. Même le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a lancé une série de rencontres avec les membres du gouvernement intervenant dans la sphère économique. Cette démarche a été sévèrement critiquée par certains partis politiques, dont le PT de Louisa Hanoune, estimant que le patron de l'organisation patronale, Ali Haddad, est en train de dicter des orientations aux ministres.