Le secrétariat national du RND se réunira demain, vendredi, sous la présidence d'Ahmed Ouyahia, secrétaire général par intérim du parti. Ordre du jour : débattre de la nouvelle initiative du FLN qui a appelé à la constitution d'un front national de soutien au programme du président de la République. Le résultat de cette réunion de la direction nationale du RND, à caractère extraordinaire, est attendu notamment par les dirigeants du FLN qui voient leur initiative rejetée par l'opposition dans toutes ses composantes. Que dira alors le parti d'Ahmed Ouyahia au patron du FLN, Amar Saâdani qui avait opposé une fin de non-recevoir à une initiative similaire du RND, sous prétexte qu'étant parti majoritaire, le FLN doit être la locomotive de toute initiative politique ? «La décision sera prise à la lumière des débats autour de l'initiative du FLN», a indiqué Seddik Chihab, le chargé de communication du RND. Il faut dire que l'adhésion du RND au projet du FLN n'est pas du tout acquise. Bien que les deux partis soutiennent sans réserve le chef de l'Etat, ils divergent sur la méthode et la démarche à suivre. Une chose est cependant sûre : le projet du RND consistant en la construction d'une alliance présidentielle avec les partis au gouvernement est définitivement «enterré». Même si l'objectif est le même, le projet du parti majoritaire est destiné à toute la classe politique, y compris les partis de l'opposition, les organisations de la société civile, les organisations patronales, les syndicats et les personnalités nationales. L'on se rappelle la réplique virulente du secrétaire général du FLN en réponse à l'appel d'Ouyahia relatif à la création d'une nouvelle alliance présidentielle. «Le FLN doit être la locomotive de toute action commune, en sa qualité de parti majoritaire», avait lancé Saâdani. Et aux responsables du RND de riposter en expliquant que le parti ne veut être ni locomotive ni wagon mais une partie prenante du projet. La réponse du RND, qui seconde l'ex-parti unique au niveau des institutions, sera déterminante pour l'avenir de l'initiative du FLN. Si les partis de l'opposition, toutes tendances confondues, ont exprimé leur rejet du projet du parti majoritaire intitulée : «Initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité», il ne reste au FLN que d'espérer l'adhésion des partis acquis au chef de l'Etat. Si le RND dit oui, c'est que la tendance générale est dégagée. S'ensuivra à coup sûr les oui du TAJ de Amar Ghoul, du MPA de Amar Benyounès malgré son éjection du gouvernement et d'autres petits partis. Pour le moment, aucun parti n'a tranché sa position. Le TAJ qui a salué l'initiative comme toute autre qui va dans le sens de la préservation de la stabilité nationale et de la non-remise en cause de la légitimité des institutions du pays, selon son chargé de communication, Nabil Yahyaoui, temporise. Ses instances se réuniront dans les prochains jours pour statuer. De préférence après avoir connu la réponse du RND. Le projet du FLN destiné également aux partis de l'opposition est qualifié par certains de ces derniers de non-évènement alors que d'autres l'ont rejeté catégoriquement. Le FFS dit tenir toujours à son initiative de reconstruction du consensus national au moment où les partis de la Coordination des libertés et de transition démocratique (CLTD) réitèrent leur attachement à la plate-forme de Mazafran. C'est le dialogue de sourds entre les partis au pouvoir et l'opposition.