L'initiative du secrétaire général du FLN essuie rejet sur rejet. Après les résolutions partisanes, c'est au tour de la CLTD de dénoncer en Amar Saâdani un sous-traitant politique pour le pouvoir. Sec et net. La Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) a tranché : ses membres, partis et personnalités politiques, ne sont guère emballés par la proposition du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) d'intégrer "l'initiative politique pour le progrès dans la cohésion et la stabilité". La coordination, réunie, hier, au siège national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), l'a fait savoir publiquement, quoique n'ayant pas été destinataire en tant que telle de la proposition d'Amar Saâdani. Dans la déclaration ayant sanctionné la réunion, ordinaire, fau-t-il le préciser, la CLTD a souligné que seules deux initiatives sont en concurrence, sinon en opposition, sur la scène politique nationale : celle de l'opposition qui préconise une transition démocratique et celle du pouvoir que des affidés se démènent à promouvoir, allusion faite, il est clair, à l'initiative d'Amar Saâdani. Donc, pour la CLTD, le reste des projets partisans, à l'instar de l'offre de reconstitution de l'alliance présidentielle du RND ou de l'initiative de construction du consensus national du FFS, ne peut être considéré comme des initiatives politiques. Mais si la CLTD élit au rang d'initiative uniquement la proposition de Saâdani, c'est pour la mettre en opposition avec la sienne propre. D'ailleurs, n'a-t-elle pas tenu à rappeler, à l'occasion de sa réunion d'hier, les principales revendications politiques ? La CLTD a, en effet, rappelé son attachement à la plateforme de Mazafran sur la transition démocratique, qu'elle considère comme étant la solution la plus indiquée à la crise que vit le pays. La coordination a également insisté sur ce qui, pour elle, constitue un fort leitmotiv politique : l'institution d'une instance indépendante pour l'organisation et la supervision des élections. La CLTD a indiqué qu'en dehors de cette Instance, tout ce qui peut être annoncé ou proposé n'est que surf sur la demande de l'opposition et ne saurait garantir la crédibilité et la transparence des élections. Ce rappel traduit, il est évident, sinon un rejet, pour le moins une prudence par rapport à la promesse du président Bouteflika d'instituer, à l'occasion de la révision de la Constitution, un mécanisme indépendant de surveillance des élections. Dans un message à l'occasion du 1er Novembre, le chef de l'Etat avait annoncé une révision proche de la Constitution, promettant d'instituer, entre autres, un mécanisme indépendant de surveillance des élections. L'opposition, on se le rappelle, avait pris avec prudence et scepticisme cette annonce, tant est qu'elle y suspecte une ruse politicienne. D'ailleurs, comme pour accabler davantage le pouvoir, la Coordination pour les libertés et la transition démocratique a noté, hier, que le projet de loi de finances 2016, en débat depuis dimanche à l'APN, met à nu les mauvais choix économiques du pouvoir, menace la stabilité et la paix sociales et hypothèque l'avenir du pays. S. A. I.