"Des gens transportent de manière illégale notre carburant vers les pays voisins. Il serait ainsi plus rentable d'être présent dans ces régions", explique son P-DG. Le P-DG de Naftal, Hocine Rizou, estime que l'augmentation des tarifs des carburants est une décision légitime. Ces produits pétroliers, relève-t-il, n'ont pas connu une hausse depuis 2005. "Je ne vois pas pourquoi les prix des carburants ne doivent pas subir une augmentation, alors que plusieurs autres produits en ont bénéficié", déclare-t-il, tout en précisant qu'il s'exprime en tant que citoyen. Car, en sa qualité de premier responsable de cette entreprise, M. Rizou préfère ne pas donner son avis à ce propos. "La révision des prix est du seul ressort du gouvernement. Le projet de loi de finances 2016 étant actuellement au Sénat, nous ne pouvons, par conséquent, nous avancer pour le moment", se contente-t-il de dire. Pour sa lutte contre le phénomène de la contrebande qui cause des pertes évaluées à 2 millions de tonnes/an, tous carburants confondus, Naftal décide de s'implanter dans les pays voisins. "Nous avons un potentiel pour cette opération", indique-t-il. L'installation de stations-service de Naftal dans des pays voisins pourrait contribuer dans la lutte contre ce délit économique. "Des gens transportent de manière illégale notre carburant vers les pays voisins. Il serait ainsi plus rentable d'être présent dans ces pays", argue-t-il. À travers une telle action, l'entreprise compte régulariser au mieux cette activité illégale. Le plafonnement de l'approvisionnement instauré dans les zones frontalières en 2013 a été également, selon le P-DG, "utile puisqu'il a contribué à la réduction des méfaits de la contrebande". Outre le Maghreb, le plan de développement de Naftal prévoit aussi la mise en place d'autres stations-service dans les pays du Sahel. À propos de la préparation de la saison hivernale, M. Rizou avoue que toutes les dispositions ont été prises pour que le citoyen passe l'hiver au chaud. Ainsi, les capacités de stockage ont été augmentées de 80%. Naftal produit, affirme-t-il, 900 000 bouteilles de gaz, alors que la demande ne dépasse pas les 400 000. Ces mesures, faut-il le souligner, sont inscrites dans le plan de développement 2016-2020 doté d'une enveloppe financière de 200 milliards de dinars. Le financement de ce programme se fera par le biais de crédits bancaires avec des taux d'intérêts bonifiés. L'on projette, dans ce cadre, une augmentation des capacités de stockage des carburants et de GPL, de développement du réseau de transport par canalisations et de réalisation de 42 nouvelles stations-service suivant les normes universelles requises sur l'axe de l'autoroute Est-Ouest, 80 méga stations-service dans les grandes agglomérations avec toutes les commodités nécessaires et 30 autres dans le Grand Sud. À l'horizon 2020, Naftal envisage d'atteindre une autonomie nationale de stockage de 30 jours, soit 2 millions de m3, au lieu de 10 jours actuellement. Le business plan de Naftal d'ici à 2020 évoque encore la réalisation de 1 000 stations GPLC en plus des 600 unités déjà existantes. Ce qui portera le taux à 73% de stations-service équipées en GPLC, contre 27% actuellement. Naftal veut assurer, à cette échéance, la conversion de 340 000 véhicules au GPLC et la commercialisation de 3 millions de tonnes de GPLC, afin d'économiser 3,5 millions de tonnes d'essence, soit un gain pour l'économie nationale de 300 milliards de dinars. Pour le moment, entre 200 000 et 250 000 véhicules seulement roulent au gaz en Algérie. B K.