C'est hier que les pays africains ont jeté les bases de l'opérationnalisation de la coopération de la police africaine, Afripol. Réunis à Alger, les chefs responsables des polices africaines se sont engagés pour les quatre principes qui devront régir cette instance, une première dans l'histoire du continent africain. Il s'agit, selon les termes des accords et des conventions qui seront adoptés en janvier prochain par les chefs d'Etat, de la neutralité de l'institution, du respect des droits de l'Homme, de la souveraineté et de l'intégrité des Etats membres. Appelés à faire face à des défis sécuritaires majeurs, dont la montée en puissance de la nébuleuse terroriste internationale Daech, les pays africains sont contraints de passer à la coopération opérationnelle pour lutter contre le crime transnational. "C'est le principe même de l'Etat algérien que d'assumer d'abriter le siège d'Afripol (Ben Aknoun, ndlr). C'est un événement historique, d'autant que cette instance nous permettra de riposter collectivement aux menaces grandissantes qui pèsent sur nos pays", a déclaré d'emblée le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel. Et si Alger a accepté d'abriter le siège d'Afripol et de jeter ainsi les jalons d'une coopération opérationnelle contre le crime sous toutes ses formes, il est clair que les pays africains présents ont exprimé, à leur tour, leur volonté de concrétiser cette instance sécuritaire continentale. Hier, les chefs de police africains ont plaidé pour la finalisation rapide des textes juridiques afin de lancer Afripol. "Il en était temps, car le continent africain, qui souffre du crime transfrontalier, de la contrebande, du trafic de drogue, ainsi que de toutes les formes de violence armée, est déterminé à se prendre en charge, ce qui implique de conjuguer les efforts et de coordonner les actions pour lutter contre ces fléaux. Les menaces sont grandissantes. Nous devons faire face avec une main de fer contre le terrorisme, le trafic de drogue, le trafic humain, le trafic d'armes et le blanchiment d'argent. J'insiste, la menace terroriste est permanente sous diverses appellations", a souligné le ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales, Noureddine Bedoui. En marge de l'inauguration du siège d'Afripol, le patron de la DGSN dira que "les polices africaines sont profondément convaincues qu'Afripol ne pourra que constituer une valeur ajoutée à la coopération policière régionale et internationale, voire une alliance stratégique à même d'apporter une réponse policière aux menaces mondiales dans un environnement en constante évolution", non sans rappeler les efforts consentis par l'Algérie pour la concrétisation de ce projet stratégique, tant pour l'Algérie que pour l'Afrique.