L'opérationnalisation d'Afripol doit revêtir un caractère urgent et prioritaire, compte tenu de la persistance des menaces criminelles et des défis sécuritaires à relever, a déclaré, hier, le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, à l'ouverture de cette 3e réunion, en présence du chef de la division défense et sécurité de la Commission de l'Union africaine, Tarek A. Sharif, du commissaire national de la police d'Afrique du Sud, Mangwashi Victoria Phiyega, de l'assistant de l'inspecteur général de la police ougandaise, Asan Kasingye, et des représentants du ministère des Affaires étrangères (MAE). Le DGSN a souligné, dans son discours, que le terrorisme, la radicalisation et l'extrémisme violent « ont exacerbé la problématique des combattants étrangers et aggravé la prolifération de divers trafics illicites, notamment de drogue, d'armes et de munitions, la contrebande et le trafic de migrants ». Le général-major a plaidé pour le renforcement des instruments de coopération régionale et internationale et le développement des capacités, méthodes et moyens de lutte afin de faire face à « l'expansion de la cybercriminalité, du blanchiment d'argent et de la corruption, qui imposent des réponses adaptées », a-t-il précisé. Le DGSN a rappelé la diversité des réseaux criminels, la complexité de leurs modes opératoires, leur mobilité et la porosité des frontières. Concernant Afripol, il a signalé que la réunion d'Alger constitue « une étape déterminante permettant l'inscription des besoins d'Afripol dans le prochain budget de l'Union africaine en vue de sa mise en œuvre effective courant 2016, d'où l'importance d'arrêter d'ores et déjà les projets de plan d'actions et de programmes de travail ». Il s'agit, entre autres, de la mise en place d'une architecture souple et flexible à tous les nouveaux de gouvernance à travers un cadre de concertation et d'adhésion largement consensuel et l'élaboration des statuts en prévision de leur approbation par le conseil exécutif de l'Union africaine lors de la prochaine session prévue en juin 2015. Résumant la mission de cette nouvelle institution policière, le général-major Hamel a précisé qu'Afripol « est un mécanisme indépendant de coopération policière africaine dont l'objectif est d'apporter son appui et son soutien technique aux polices africaines ». Dans cette optique, il a appelé à tracer un échéancier marquant les étapes d'implémentation d'Afripol. En outre, il a mis l'accent sur la nécessité d'une coopération internationale, notamment avec Interpol. A l'occasion, il a rappelé que les autorités algériennes ont entrepris toutes les démarches nécessaires pour réserver à Afripol un siège « à la hauteur de sa dimension ». Afripol va contribuer à la lutte contre le crime Abondant dans le même sens, le chef de la division défense et sécurité de la Commission de l'Union africaine, Tarek A. Sharif, a estimé nécessaire d'accélérer la mise en œuvre d'Afripol en raison des menaces que font peser les différentes formes de crime transfrontalier. « Afripol va contribuer à la lutte contre le trafic humain, le narcotrafic, le blanchiment d'argent, un terreau fertile à l'émergence des groupes terroristes », a-t-il noté. Le représentant de l'UA a mis l'accent sur la coordination des efforts des différents acteurs, notamment entre les corps de sécurité, la société civile, l'Union africaine et le Centre de recherche sur le terrorisme, basé à Alger. L'assistant de l'inspecteur général de la police ougandaise, Asan Kasingye, a, lui aussi, demandé à ce que ce mécanisme « soit opérationnel en 2016 » en raison des menaces sécuritaires. « Les criminels sont mieux organisés et sont dotés de moyens sophistiqués. Le trafic d'ivoire fait des ravages en Ouganda, nous devons réagir rapidement, car Afripol va barrer la route aux terroristes, aux trafiquants et aux contrebandiers », a-t-il relevé. Pour sa part, la commissaire nationale de la police d'Afrique du Sud, Mangwashi Victoria Phiyega, a mis l'accent sur le rôle incontournable d'Afripol dans la coordination, soulignant l'importance de cette réunion pour examiner les besoins sécuritaires et retrouver les liens et les connexions entre les pays du continent afin de faire face aux nouvelles formes de crimes. « Notre objectif est de maintenir la paix dans le continent et reprendre le terrain en tant que police africaine », a-t-elle précisé. Durant deux jours, le comité ad hoc regroupant les responsables des organisations régionales africaines de police en présence d'Interpol va se pencher sur la finalisation du processus de la constitution d'Afripol.