Ceux qui ont vibré aux exploits des All Black et coéquipiers de Richie McCaw en octobre dernier, qui ont été peinés par la mort subite de la légende Jonah Lomu à 40 ans seulement, qui ont suivi avec attention l'arrivée de Dan Carter au Racing-92 ou qui se délectent, tout au long de la saison régulière, des affiches du Top-14, de la Champions Cup ou encore du tournoi des six nations pourront, enfin, découvrir de près le passionnant monde de l'ovalie. Car, ce vendredi à Oran, ce sera un jour de première ! Ou plutôt des premières ! Premier match international de rugby en Algérie, première retransmission en direct à la télévision algérienne et première historique de l'équipe nationale au pays ! Un rendez-vous que les adeptes du ballon ovale tout comme les sportifs en général, simples curieux ou adeptes de surprenantes découvertes ne doivent rater sous aucun prétexte. La gratuité de l'entrée telle que décidée par la nouvellement créée Fédération algérienne de rugby va, d'ailleurs, dans ce sens, comme tend à l'expliquer le dynamique Azzouz Aïb, ancien rugbyman professionnel et actuel manager général de l'EN. "On invite tout le monde, familles, femmes, hommes et enfants ! Il y aura d'ailleurs une tribune réservée à cet effet, pour que tous ceux qui viendront vendredi au stade puissent passer un bon moment de loisir et de détente. On sait que les Algériens sont curieux de nature, qu'ils adorent découvrir de nouvelles choses. Et ma foi, ce sera une excellente occasion de le faire ce vendredi, car c'est une première historique de l'EN sur le territoire algérien", souligne, enthousiaste un Azzouz Aïb tout aussi fier d'annoncer "la présence du président de la World Rugby (ex-IRB, ndlr), Bernard Lapasset". "Il y aura également le président de la Confédération africaine, Abdelaziz Bougja, le président du COA, Mustapha Berraf, ainsi que, je l'espère, Ould Ali, le MJS, mais aussi d'autres invités surprises que vous verrez en temps voulu", note notre interlocuteur, allusion faite à la venue probable du défenseur des Verts, Carl Medjani, entre autres guest-stars attendues au stade Ahmed-Zabana."Passionné de rugby" qu'il a pratiqué en professionnel, à Brive notamment, Azzouz Aïb était, d'ailleurs, à l'accueil des Verts, lundi soir, mais aussi du bi-quotidien d'hier au CREPS d'Aïn-Turck. "Venez en famille, ce sont les valeurs du rugby !" "C'est vraiment quelque chose de formidable ! Le plus important pour nous est de faire ce premier match sur le territoire algérien. Ce sera notre onzième match international. On a joué contre l'Egypte, la Tunisie, la Libye, la Malaisie, le Kazakhstan, ainsi que contre plusieurs équipes professionnelles en France. On a joué partout dans le monde, mais cette fois-ci, on jouera à domicile. C'est un moment historique pour le sport algérien et pour les joueurs", indiquera, non sans une certaine émotion dans la voix, le manager des Verts, pour lequel "c'est en sorte la naissance d'un beau bébé". "L'équipe nationale, c'est la vitrine ! On se bat pour ça depuis neuf ans, mais le plus important, ce n'est pas seulement l'équipe nationale, c'est d'implanter ce sport en Algérie, de pouvoir le faire connaître à la jeunesse algérienne. L'Algérie fait partie des derniers pays au monde où une fédération de rugby n'existe pas. Le but est qu'à travers ce match, avec des Algériens qui évoluent à travers le monde, on arrive à intéresser jeunes et moins jeunes", affirme Azzouz à ce sujet. Et de renchérir : "La sélection est formée de joueurs algériens professionnels qui évoluent en France et en Angleterre en première et deuxième divisions dans des clubs comme Bordeaux, Toulouse, Paris et Marseille. Nous avons également des éléments qui viennent de Nouvelle-Zélande, d'Australie et de Roumanie. Mais pour la première fois, on aura également deux joueurs locaux qui ont été formés sur le territoire algérien qui ont récemment intégré l'EN." Espérons à haute voix que "ce premier match permettra de faire découvrir ce sport à la jeunesse algérienne afin de pouvoir, par la suite, travailler avec les jeunes ici au pays". Notre interlocuteur concède, toutefois, qu'il y aura forcément des difficultés à surmonter.