La diversification de l'économie nationale est un objectif ancien. On en parle depuis très longtemps mais cette diversification a, de tout temps, été inhibée par la rente pétrolière qui l'a reléguée en second plan. L'objectif de diversification hors les ressources naturelles, bien que réaffirmé unanimement depuis des décennies, est loin de se réaliser. Aujourd'hui que la situation est de plus en plus critique à cause justement de la réduction significative des revenus du pays, la diversification de l'économie nationale est remise au goût du jour et est présentée comme la planche de salut pour le pays. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, pourrait-on dire. Durant cette année, les pouvoirs publics ont décidé un certain nombre de mesures pour aller dans le sens de cette diversification. Mais le résultat n'est pas au rendez-vous. Pour Smaïl Lalmas, président d'Algérie conseil export (ACE), "il y a eu des actions mais le résultat est là. On n'a rien". Selon lui, la référence c'est les chiffres. Et 2% d'exportation hors hydrocarbures, c'est le constat d'échec. Selon le président d'Algérie conseil export, "la diversification de l'économie doit s'intégrer dans le cadre d'une stratégie visant la mise en place d'un nouveau modèle économique, sinon c'est du réchauffé". Smaïl Lalmas déplore le manque de stratégie et de vision dans la démarche des pouvoirs publics. Pour lui, la diversification doit répondre à un objectif avec un plan et son exécution. Une étude sérieuse pour sélectionner les filières compétitives qui ont des avantages de compétitivité autant sur le marché national dans un premier temps que sur le marché international dans un second. Cependant, déplore-t-il, cela n'a pas été fait. "On parle de diversification, mais il n'y a pas de travail de fond sur le terrain. Il n'y a pas de stratégie". Concernant le financement de cette diversification, Smaïl Lalmas indique que les solutions existent. Il évoquera les IDE et les capitaux privés algériens. À condition, comme il l'explique que le gouvernement puisse les intéresser en instaurant la confiance avec eux. On se rappelle que le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE), a proposé cinq pistes pour amorcer la diversification de l'économie nationale. Il s'agit de "diversifier les sources de financement des investissements publics en favorisant le recours au marché financier et aux banques, d'encourager davantage les investissements directs étrangers, d'œuvrer pour un climat d'affaires plus attractif avec un accent particulier sur l'urgence de promulguer le nouveau code d'investissement et enfin d'améliorer et de moderniser l'organisation du commerce extérieur". S. S.