Vingt-six Algériens, au total, arrêtés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Afghanistan, notamment, par les autorités américaines, étaient détenus sans jugement à Guantanamo. Selon M. Tayeb Louh, ministre de la Justice et garde des Sceaux, 18 ont été transférés vers l'Algérie dans le cadre d'une procédure engagée par les autorités judiciaires nationales auprès de leurs homologues américaines. "Une délégation de notre département s'était rendue aux USA pour engager cette procédure", a indiqué M. Louh, hier, lors d'un point de presse animé avec son homologue française à Alger. M. Louh a précisé que dans le cadre de cette procédure, l'Algérie a obtenu le transfert de 18 nationaux qui sont jugés par la justice algérienne, "dont certains ont été innocentés tandis que d'autres ont été condamnés". Le ministre de la Justice a souligné que la procédure suit son cours pour obtenir le transfert des 8 autres Algériens détenus, précisant que la procédure répond "aux exigences de la loi". M. Tayeb Louh, qui est intervenu, hier, à l'occasion de la visite de deux jours de Mme Christiane Taubira, ministre française de la Justice, a souligné que la lutte antiterrorisme "est désormais tributaire de la solidarité effective et permanente de la communauté internationale". Le ministre a appelé, dans ce sens, la communauté internationale "à une nouvelle et effective solidarité contre le terrorisme", notamment "à travers des actions tendant à tarir ses sources de financement". M. Louh, qui a traduit la position officielle de l'Algérie sur la lutte antiterroriste, a regretté que "des considérations géostratégiques et politiques où des intérêts économiques étroits" prennent le pas "sur la volonté réelle d'en finir avec le phénomène du terrorisme". Estimant que ce fléau est un crime contre l'humanité, le ministre a souligné qu'il "convient de le combattre avec la plus grande fermeté et sans arrière-pensée". Evoquant la convention qu'il a signée avec la ministre française de la Justice, il a souligné qu'elle traduit "de manière effective" la Déclaration d'Alger sur l'amitié algéro-française. "La visite de Mme Taubira constitue une étape essentielle dans l'évolution de ces relations", a ajouté le ministre, précisant que l'entraide judiciaire bilatérale devient incontournable. À souligner que la convention signée hier, porte sur la coopération juridique et vise au renforcement des échanges de connaissances, d'expériences et de bonnes pratiques dans le domaine de la justice. Elle a trait aussi à la réforme de la politique pénale, la lutte contre le terrorisme, la prise en charge des mineurs... La convention comprend aussi l'organisation de rencontres scientifiques et de séminaires, la création de groupes d'experts en vue d'élaborer et de procéder au suivi des questions relatives à la coopération juridique. Dans le cadre de la même convention, un volet est consacré à la coopération entre écoles de formation des professionnels de la justice ainsi que les jumelages entre institutions judiciaires. M. M.