La wilaya de Bouira a certes connu des avancées notables en matière de développement depuis ces dix dernières années. Cependant, ce développement à tous les niveaux, ne s'est pas fait de la manière des plus équitables. La daïra de Kadiria, laquelle regroupe trois communes (Aomar, Djebahia et Kadiria), est le parfait exemple de ce "déséquilibre''. Le chef-lieu de la commune de Kadiria, une trentaine de kilomètres à l'ouest de Bouira, a des allures de petit "douar'' perdu au beau milieu de nulle part. Rien ou presque n'a été fait pour le bien-être des citoyens et encore moins l'émergence de cette localité au fort potentiel. Tout n'est que délabrement, vétusté et insalubrité. Pour faire simple, la ville de Kadiria, semble avoir été figée dans les années 90 ! L'embellie financière qu'a connue le pays, et la wilaya en particulier durant plus de 10 ans, n'a visiblement pas profité à cette commune et encore mois à ses citoyens. Pour preuve, aucun plan d'aménagement digne de ce nom, n'y a été lancé. L'avenue principale de cette municipalité, laquelle est également un chef-lieu de daïra, est jonchée d'ordures et autres immondices, les trottoirs sont en partie détériorés et ceci sans parler de la chaussée qui est entièrement cabossée de part en part. Si on dépasse les 30 km/h, on ressent de fortes vibrations et gare aux amortisseurs ! L'éclairage public y est partiellement défaillant et à la tombée de la nuit, la ville est entièrement plongée dans le noir. Concernant les structures de base, le siège de daïra, comme celui de l'APC, sont vieillissants et on aperçoit à certains endroits des fissures et autres ravages du temps qui passe. Ces structures administratives sont loin de répondre aux nouvelles exigences prônées par le ministre de l'intérieur, qui ne cesse d'évoquer la modernisation de l'administration. S'agissant des structures sanitaires, la commune dispose d'une polyclinique, laquelle selon des citoyens ne répondrait plus aux exigences actuelles. D'ailleurs, la population locale réclame depuis des années la mise en place d'un établissement public de santé de proximité (EPSP), comme c'est le cas dans la commune voisine de Lakhdaria. Kadiria ne dispose toujours pas d'une station de voyageurs à proprement parler. L'arrêt des fourgons, qui font la navette entre les chefs-lieux communaux de Kadiria, Lakhdaria et Aomar, est dépourvu de toute commodité. Les usagers qui y transitent quotidiennement souffrent le martyre, notamment en cette saison hivernale. À cet arrêt, comme nous l'avons remarqué, il n'existe aucun abribus ou tout au moins un préau à même de protéger les voyageurs des averses et des bourrasques de vent. Un vaste plan d'aménagement est plus que nécessaire. Kadiria a été longtemps abandonnée par les pouvoirs publics et il est temps que ces derniers trouvent le moyen d'y remédier. R.B.