"On a des problèmes sérieux. On a besoin de solutions sérieuses portées par des hommes sérieux qui ne passent pas leur temps à sauter d'un faux-fuyant à l'autre." Le ministère de l'Industrie et des Mines a lancé une évaluation des opérations de privatisation qui ont été menées dans le passé. L'évaluation est en cours, a indiqué, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, au forum du quotidien El Moudjahid. Elle porte sur près de 50 opérations de privatisation. "Si les engagements qui ont été pris ne sont pas respectés, j'irai même jusqu'à récupérer ces entreprises", a averti le ministre. M. Bouchouareb a évoqué 2 à 3 cas où les engagements n'ont pas été tenus, sans donner de précisions, qualifiant ces opérations "de sensibles qui touchent à des partenaires étrangers et algériens". Le ministre de l'Industrie a répondu à ceux qui ont critiqué l'article 66 de la loi de finances 2016 et à ceux qui l'accusent de rouler pour les intérêts français. "Les partenaires de la base mécanique sont les Allemands. À Bellara, les partenaires sont des Qataris. Dans l'acier, c'est Tosyali. Dans le textile ce sont les Turcs", riposte M. Bouchouareb. "Arrêtez de polluer le citoyen et le peuple algérien. On a des problèmes sérieux. On a besoin de solutions sérieuses, portées par des hommes sérieux qui ne passent pas leur temps à sauter d'un faux-fuyant à l'autre", a-t-il lancé. Le ministre de l'Industrie soutient que le gouvernement, dont il fait partie, "est sur la bonne voie", en matière de réformes économiques, pour sortir de la dépendance des hydrocarbures et améliorer la résilience. Des textes de loi sont déjà maturés, comme le projet du code des investissements et le projet de loi sur la normalisation, qui se trouvent actuellement à l'APN. Le projet de Loi sur la PME sera examiné le 13 janvier prochain par le gouvernement. "Les éléments de la compétitivité sont en train de se mettre en place", a souligné le ministre, laissant entendre que le secteur minier connaîtrait, cette année, une grande dynamique. Deux grandes opérations d'exploration seront lancées : une dans le Sud à la frontière avec le Niger et une autre autour du gisement de Ghar Djebilet. "Nous avons des indices de certaines spéculations, comme le nickel, l'or, l'uranium, le vanadium...", a annoncé M. Bouchouareb. Le vanadium est un élément essentiel pour la production des batteries de stockage de l'énergie solaire. Le phosphate sera également valorisé. Quatre plateformes de transformation seront installées. Le ministre a annoncé, également, le lancement de la phase pilote du projet de gisement de fer de Ghar Djebilet. En évoquant le crédit à la consommation, M. Bouchouareb évoque la révision du dispositif de montage en SKD et CKD. "Le niveau d'intégration doit augmenter", a-t-il estimé, indiquant que dans tous les projets de véhicules, le gouvernement a exigé un taux d'intégration de 40% sur cinq ans. Concernant les véhicules, la facture des importations a baissé de 2,559 milliards de dollars et de 140 000 unités au 31décembre 2015 par rapport à la même période de 2014, grâce à la mise en œuvre du nouveau cahier des charges des concessionnaires. Le dispositif des licences d'importation entrera en vigueur dans quelques jours. "Je vais saisir cette semaine tous les concessionnaires pour communiquer à chacun son quota", a indiqué M. Bouchouareb. Pour déterminer les quotas, le gouvernement a pris en compte la moyenne des importations de véhicules sur les deux dernières années qu'il a divisée par deux. Des pénalités seront appliquées aux concessionnaires qui déclarent des bilans fiscaux négatifs et ceux qui n'ont pas joué le jeu lors de la mise en place du cahier des charges. Les licences d'importation toucheront pour le moment trois produits, les véhicules, le ciment et le rond à béton. D'autres produits industriels vont suivre, comme l'importation de bois, pour orienter la consommation vers l'aluminium. M. R.