Le ministère de l'éducation va mettre en place un collège d'experts pour identifier les raisons de ce recul. La contre-performance des wilayas du sud fera l'objet d'une étude spéciale. Ce n'est qu'hier, soit près d'une semaine après la proclamation des premiers résultats que le département de l'éducation nationale a rendu public le taux de réussite à l'examen du baccalauréat. Cette annonce a eu lieu au cours d'une conférence de presse tenue au siège du ministère par le secrétaire général, Boubekeur Khaldi. À hauteur de 37,29% (soit 128 674 admis parmi les candidats scolarisés. Ils sont 21 083 chez les libres), le taux de réussite est en baisse de 5,23% par rapport à 2004. La régression substantielle des résultats dans l'enseignement général (36,27% contre 42,66% il y a un an) confirme ce recul. Hormis les moyennes acceptables obtenues dans les sections des sciences exactes (41, 33%) et de la nature et de la vie (43,75%), les autres filières, à leur tête les lettres et les sciences humaines (24,80%), se distinguent par des taux dérisoires. En revanche, l'enseignement technique, tant discrédité par le passé, a eu le mérite de redresser la barre. La moyenne de succès y afférente est de 46,69% contre 41,12% en juin 2004. Néanmoins, une telle performance n'empêchera pas la tutelle de supprimer la division technique à la rentrée prochaine en application de sa réforme de l'enseignement secondaire. Etant l'aboutissement de ce cycle et sa consécration, le baccalauréat fera également l'objet de réaménagements. La récolte mitigée de la dernière session a poussé le ministre Boubekeur Benbouzid à élaborer une circulaire visant la “réforme du bac”. C'est en ces termes que son secrétaire général a rendu compte de cette initiative. Elle porte sur l'engagement d'une réflexion autour de la conception des sujets et leur concordance avec les programmes ainsi que le barème de notation. La complexité de l'énoncé de philosophie concocté pour les candidats des lettres justifie ce genre de remise en cause. À ce propos, Boubekeur Khaldi a annoncé la mise en place d'une commission d'évaluation. Ce groupe d'experts a pour mission globale d'identifier les failles qui ont abouti à la dégradation du cru 2005. Dans une première estimation. M. Khaldi y voit un simple flottement, dû aux péripéties dans l'application de la réforme. “Le système n'est pas encore stabilisé. Nous travaillons actuellement pour sa mise à niveau”, explique le secrétaire général. Le département de l'éducation se donne le temps jusqu'à 2008 pour parvenir à une évolution stable du rendement scolaire, notamment le bac. Depuis 8 ans, hormis le pic de 42,52% enregistré en 2004, les résultats ont connu une évolution assez régulière. De même, ils sont en amélioration quasi constante. Ce progrès est bien mis en évidence par les collaborateurs de Benbouzid. Présent à la conférence de presse, M. Ali Salhi, directeur général de l'Office national des examens et concours a indiqué qu'en 1998, le taux de réussite au bac avait tout juste atteint 24% dans l'enseignement général et 17% dans le technique. Outre l'argument quantitatif, la qualité des bacheliers est également soulignée, grâce notamment à la suppression du rachat. D'ailleurs, la tutelle se félicite de l'augmentation du nombre des lauréats (95) ayant obtenu la mention très bien. Cependant, ce record inédit pallie difficilement la régression de la moyenne de tous les admis avec mention. En 2004, ils étaient 42 000. Il y en a 10 000 de moins cette année. Le premier sur le podium est un candidat libre de la filière mathématiques, originaire d'Oran. Il a été admis avec une moyenne de 17,73/20. Dans le classement par wilaya, Relizane occupe la première place du palmarès avec un taux de réussite de 55,06%. Illizi, quant à elle, bonne dernière avec 18,18%. Comme elle, beaucoup de villes du sud se distinguent par des résultats médiocres. Cette contre-performance a conduit le ministère à se pencher sérieusement sur leur cas. “Nous allons voir ce qui ne va pas et y remédier”, promet M. Khaldi. Samia Lokmane