Un hommage posthume a été rendu, jeudi matin, à la première femme médecin en Afrique, l'Algérienne Aldjia Benallègue-Nourredine, décédée le 31 décembre 2015 à Tartous (Syrie), à l'âge de 96 ans, par le CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet), où elle a marqué par sa rigueur le service de pédiatrie qu'elle a dirigé pendant plusieurs années. La cérémonie de recueillement à la mémoire de la défunte s'est déroulée en présence notamment du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, aux côtés de précédents ministres du secteur, dont Yahia Guidoum, qui fût son élève. Après avoir obtenu son doctorat en médecine en 1937, elle prit en 1964 les rênes du service de pédiatrie de cette structure hospitalière qu'elle contribua à "penser, à bâtir et à organiser", selon des témoignages. Au-delà du service de pédiatrie, le Pr Aldjia Benallègue-Nourredine avait "rehaussé, par sa rigueur et son sérieux, le niveau de la médecine algérienne", ajoute-t-on. Dans Le devoir d'espérance, un ouvrage autobiographique paru en 2007 chez Casbah éditions, elle rend un hommage poignant à son défunt père, auquel elle exprime sa redevance d'avoir eu le privilège de s'instruire dans une époque marquée par le colonialisme, où l'accès à l'école était très restreint. En raison de la situation sécuritaire prévalant en Syrie, Aldjia Benallègue-Nourredine n'a pu être enterrée dans la terre de ses aïeux, comme elle l'avait souhaité, ni même que son corps ait pu être transféré en Algérie. A.A/APS