Les structures sociales traditionnelles, comme la djemaâ en Kabylie ou la "halaqa azzaba" dans la vallée du M'zab, peuvent constituer de formidables appoints au renforcement de la démocratie participative que les autorités envisagent de promouvoir. Lors du séminaire organisé hier à Alger sur la "promotion de l'approche participative dans la gestion des affaires locales" organisé par le ministère de l'Intérieur en collaboration avec l'Union européenne, des cadres du ministère ont plaidé pour redonner du souffle à ces structures dont l'efficience sur la gouvernance locale s'est vérifiée à travers les siècles. "La démocratie participative n'est pas née avec la société civile mais existait déjà dans la société", a rappelé Abderrahmane Seddini, inspecteur général au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Selon lui, la société civile a montré ses limites d'où la nécessité de promouvoir l'approche participative, y compris l'encouragement des anciennes structures. Dans ce contexte et en référence à la nouvelle Constitution qui évoque dans son article 14 que "l'Etat encourage la démocratie participative au niveau des collectivités locales", ce cadre du ministère a annoncé l'élaboration prochaine d'un projet de loi visant à asseoir les grands principes de la démocratie participative et à promouvoir l'approche participative dans la gestion des affaires locales. "Le projet de texte qu'on est en train de préparer tend à asseoir les grands principes de cette participation citoyenne et de la développer au sens juridique et pratique", a-t-il dit. "Il ne s'agit pas uniquement de consulter le citoyen sur des priorités de développement ou sur ses préoccupations socio-économiques, mais aussi de le mobiliser autour d'objectifs d'intérêts publics et d'intérêt général", a-t-il expliqué. Même s'il rappelle l'existence qu'il convient d'encourager de ces structures, il soutient toutefois que "des mécanismes nouveaux et modernes sont introduits dans cette approche participative, à la faveur de la généralisation de la numérisation et de l'instauration de nouvelles relations entre l'administration et le citoyen à travers les nouvelles technologies de l'information et de la communication". De son côté, le chargé d'études et de synthèse au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Abdelkhalek Dahmani, a relevé que la nouvelle Constitution consacre la démocratie participative à travers l'institution de nombreux organismes à l'instar du Conseil des droits de l'Homme, du Conseil supérieur de la jeunesse ou encore du Cnes. Prévus pour deux jours, les travaux du séminaire, auquel prennent part des cadres du ministère, des élus locaux et des représentants de l'UE, ont pour objectif de présenter des expériences européennes en matière de renforcement de la gouvernance locale, permettant notamment d'améliorer la transparence dans les décisions politiques et dans la gestion des services publics. Des experts venus de France, de Hollande, d'Espagne et de Grèce devaient présenter les expériences dans leurs pays respectifs. K. K.