Prendre en charge les exigences des citoyens en termes de transparence Dans son analyse, le Ceneap, organisme rattaché au département de Ould Kablia, a émis des recommandations en guise de thérapie au malaise social. Les mouvements de protestation ininterrompus depuis près d'une année ont-ils une explication? Selon les résultats d'analyse d'une étude du Ceneap (Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement), un organisme rattaché au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, ces mouvements sont intimement liés à la manière avec laquelle sont gérées les affaires de la cité. Dans son analyse, cet organisme dirigé par Makboul El Hadi, a émis un certain nombre de recommandations en guise de thérapie audit malaise social. Il s'agit en priorité, note l'analyse, de faire participer le citoyen à la gestion des affaires de la cité. Ainsi, le document du Ceneap propose carrément «une institutionnalisation de la participation citoyenne à la vie publique avec l'objectif d'asseoir les bases d'une démocratie participative effective». Ainsi, la gouvernance locale est au coeur du problème qui agite actuellement la société. «Les rôles que peuvent jouer les organisations de la société civile dans la gestion des affaires publique et leur contribution au développement social et humain ont été approfondis et mieux définis, et ce, à la lumière des expériences récemment vécues dans les divers pays de la région», ajoute le Ceneap dans son analyse. Des membres du Cnes, ayant participé à cette étude, ont estimé en effet, qu'«il ne sert à rien de calmer les mécontents par une redistribution maladroite de la rente. On ne fait qu'aggraver le mécontentement». C'est donc un problème de crédibilité et de gestion locale que dissèque le Ceneap, cet organisme qui réalise des études souvent commandées par les services de la présidence de la République et du ministère de l'Intérieur. Les recommandations de cette même analyse ont été exposées à l'occasion d'une réunion d'experts internationaux qui s'est tenue il y a quelques jours à Rabat, au Maroc. Réunissant plus de quarante participants de pays voisins de l'Algérie, tels le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, la Libye, ainsi que l'Egypte et la Jordanie, ce séminaire qu'a abrité la ville de Rabat a été l'occasion d'échanges sur les mouvements sociaux en Afrique du Nord. Comme il a été aussi l'occasion d'étudier de près l'amorce du processus de démocratisation et les actions concrètes à entreprendre en vue d'aider à promouvoir durablement la démocratie. Intervenant à l'occasion de cette rencontre, le directeur général du Ceneap, Makboul El Hadi, a fait part des expériences algériennes et les atouts en matière de gouvernance participative. Il a particulièrement insisté sur les nouvelles missions confiées au Cnes qui est animateur des concertations nationales avec la société civile et sur la gouvernance locale, cela d'une part, de l'autre, il a expliqué les politiques et approches participatives mises en oeuvre en matière de renouveau rural qui a ciblé plus de 950 communes et le développement durable initié en relation avec le ministère de l'Agriculture et le ministère de l'Intérieur depuis 2003. Des démarches qui ont permis une meilleure intégration et participation des acteurs locaux. Depuis le début des révoltes arabes, il y a un an, c'est l'une des rares fois ou des organismes de ces pays se réunissent pour discuter de leurs expériences en matière de gouvernance locale. Cette rencontre a été organisée par le département des Affaires économiques et sociales des Nations unies et la Commission économique pour l'Afrique. Elle a porté sur le thème «Défis et perspective de la gouvernance participative dans les pays de l'Afrique du Nord: comment engager les citoyens et leurs organisations dans la vie publique à travers les institutions appropriées». Il est certain que ce séminaire aura permis de débattre des moyens et des mesures à mettre en place pour améliorer la gouvernance publique et mieux prendre en charge les exigences des citoyens en termes de transparence. La participation et l'égalité des parties prenantes, la lutte contre la corruption, le renforcement des capacités des acteurs et accès à l'information et à la transparence, la redéfinition du rôle d'appui des Nations unies aux réformes en cours dans l'actuelle phase de transition, sont autant de recommandations émises par la trentaine d'experts internationaux réunis à Rabat.