Saisissant la tenue de la 5e session ordinaire du conseil national du RND, Ahmed Ouyahia a tenu à répliquer aux acteurs politiques qui se sont exprimés ces derniers temps, que ce soit sur le projet de révision constitutionnelle, la situation économique du pays, ou encore les questions liées à l'histoire. Sur le plan interne, Ahmed Ouyahia s'est félicité des résultats obtenus par son parti lors du renouvellement partiel du Sénat, tout en lançant une pique à son frère ennemi, le FLN, qui aurait usé de la "chkara" lors de ces joutes. À cet effet, le Conseil national fixe la date, pour la tenue à Alger, du congrès extraordinaire du Rassemblement national démocratique qui aura lieu du jeudi 5 au samedi 7 mai. Sur les questions qui agitent la scène politique nationale, le patron du RND apportera ses mises au point, à commencer par le projet de révision constitutionnelle, et notamment l'article 51 complété. Tout en faisant remarquer que l'opposition en a fait un point de fixation, occultant tout le reste des amendements. Pour Ouyahia "tactiquement, c'est une manœuvre de grande qualité" de la part de ses adversaires. Toutefois, il se demandera "combiens sont-ils ces émigrés qui aspirent à briguer de hautes fonctions dans l'Etat ? 5 000 ? 10 000 ?" Et de suggérer à ceux qui le voudraient d'abandonner l'autre nationalité pour ne garder que la nationalité algérienne exclusive. Ouyahia fustigera l'attitude de l'opposition qui, selon lui, "à partir des salons" crie que rien n'a été fait et se demande où sont passés les 800 milliards de recettes pétrolières, en les invitant à aller demander aux familles qui habitaient dans les bidonvilles, aux villageois qui ont bénéficié de gaz naturel... Il reconnaîtra, en revanche, qu'un consensus autour de la révision constitutionnelle était impossible. Et pour cause, l'opposition, selon lui, maintient son refus de reconnaître la légitimité du pouvoir en place "et même si on lui avait confié la tâche de rédiger le projet de révision constitutionnelle, elle ne l'aurait pas fait", a-t-il ironisé. Le patron par intérim du RND mettra l'accent sur les avancées contenues dans la révision constitutionnelle, à l'image de la constitutionnalisation de tamazight, la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice, mais surtout l'encadrement des réformes économiques afin de préserver la souveraineté nationale. Il saisira l'occasion pour apporter son soutien à Abdesselam Bouchouareb, le ministre de l'Industrie et cadre du parti, qui fait l'objet d'attaques de l'opposition, en louant son nationalisme et en affirmant qu'il "ne vendra pas le pays". Le patron du RND ne manquera pas de revenir sur les polémiques suscitées ces derniers temps au sujet de l'histoire de la Révolution, ou même celle de la décennie noire, en appelant leurs auteurs à cesser ce genre d'exercice. Tout en affirmant que ces polémiques nuisent à la mémoire, aux moudjahidine et aux martyrs, il critiquera Khaled Nezzar, sans le nommer, au sujet de la démission du président Chadli Bendjedid, en estimant que l'affirmation selon laquelle la lettre de démission aurait été écrite par les "janvieristes", voudrait dire qu'il s'agissait d'un coup d'Etat. Ce qui, selon Ouyahia, donnerait raison aux extrémistes. Azzeddine Bensouiah