Le secrétaire général, par intérim, du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a saisi l'occasion de la 5ème session ordinaire du Conseil national de son parti, tenue à Alger, jeudi dernier, pour revenir sur plusieurs points de l'actualité nationale et partisane. Révision de la Constitution, l'article 51 de la discorde, les dernières sénatoriales, la crise économique ou encore le congrès extraordinaire du RND, ainsi que des questions de sécurité régionale, ont été au centre de son allocution d'ouverture. L'intervention de Ouyahia était surtout, attendue sur l'article 51 de l'avant-projet de la révision de la Constitution, texte qui a aiguisé les couteaux de ses détracteurs qui y ont vu une marginalisation des Algériens détenteurs d'une double nationalité. La Communauté émigrée, emmenée par un Saïdani offensif, a vivement dénoncé cet article qui exclut les binationaux des postes de très hauts niveaux de responsabilités. Ouyahia s'explique sur la volonté de l'Algérie de se prémunir d'un éventuel double parapluie affirmant que l'article en question «vise simplement à garantir à l'Algérie que ceux qui voudraient la servir ou la représenter à de très hauts niveaux de responsabilités, n'aient de loyauté qu'envers elle et soient dégagés de tout lien avec une puissance étrangère quelle qu'elle soit». Pour le patron du RND, il est simple à ces binationaux de contourner cette obligation, en renonçant à la nationalité étrangère pour assumer de hautes responsabilités, au service de l'Algérie. «Celui qui veut être ministre, ambassadeur ou wali n'a qu'à rendre son passeport étranger». En contrepoids, il souligne, comme pour couper l'herbe sous les pieds du SG du FLN, qui affirmait être derrière l'article 24-bis, que ledit article consacre, davantage, la place réservée par ce projet à la Communauté algérienne établie à l'étranger, rappelant que, depuis l'indépendance, la Constitution l'a «tout simplement omis». Ouyahia taclera, sans le nommer, le FLN, dénonçant une volonté de semer la confusion, en servant une autre lecture d'un article bien clair. A propos de la révision de la Constitution, les propos du SG, par intérim, du RND n'apporteront rien de nouveau puisque défendant un projet incluant tous les engagements pris par le président de la République, sur ce dossier. Fervent partisan de Bouteflika auquel il réitérera le soutien du RND, il relèvera les engagements présidentiels tenus, pris pour le retour de la paix et de la stabilité, dans le pays, ainsi que la relance du développement économique, rappelant la réalisation de millions de logements et la création de millions de postes d'emploi, comme pour répondre aux détracteurs du chef de l'Etat sur la dilapidation des milliards du pétrole. Exprimant sa satisfaction sur les résultats de son parti, concernant les récentes élections de renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation, il donnera rendez-vous à ses troupes pour la tenue du Congrès extraordinaire du parti, excluant, ainsi, toute dérobade. Revenant sur la crise du marché mondial du pétrole qui n'épargne personne et qui touche le pays de plein fouet, il fera part de son optimisme expliquant que l'Algérie «dispose de plusieurs atouts» pour y faire face, en préservant sa politique de justice sociale qui passe par «une indépendance de décision, en matière économique». Une indépendance préservée grâce à la politique de désendettement extérieur, mise en place par Bouteflika, a-t-il soutenu. Il a rappelé, pour illustrer les difficultés du pays, que «le prix du baril de Brent est passé de près de 110 dollars, en janvier 2014, à moins de 30 dollars, en janvier 2016, ce qui veut dire que notre pays perd près de 80% de ses revenus extérieurs». Toujours, sur le plan économique, le SG du RND défendra le travail du ministre de l'Industrie et des Mines, Bouchouareb, présent dans la salle, critiqué surtout par l'opposition, Hanoune, en tête de file, après le passage de la très controversée loi des Finances 2016. Il rappellera également, à l'ordre le général major à la retraite Khaled Nezzar, au centre d'une polémique après ses déclarations sur l'arrêt du processus électoral en 1992. Il se positionnera, aussi, sur les dernières révélations concernant des figures de la Révolution, appelant «de nombreuses personnalités, même historiques pour cesser les déclarations qui parasitent l'image de notre Lutte de libération nationale et portent atteinte à l'honneur de certains parmi nos glorieux Chouhada ou de certains moudjahidine décédés».