Le Premier ministre, auditionné jeudi par la commission conjointe des deux Chambres du Parlement, a précisé que ce sont les fonctions de souveraineté qui seront inaccessibles aux binationaux comme stipulé par le fameux article 51 du projet de révision de la Constitution. Abdelmalek Sellal veut mettre fin à la polémique suscitée par l'article 51 du projet de révision constitutionnelle. Pour ce faire, il n'avait d'autre choix que d'être plus précis qu'Ahmed Ouyahia, chef de cabinet à la présidence de la République, en apportant des détails sur ledit article et les fonctions qui seront "inaccessibles" aux binationaux. Cela sans même attendre que soit rédigée la loi organique devant sérier le chapelet de fonctions concernées. Abdelmalek Sellal qui s'exprimait, jeudi, devant la commission conjointe des bureaux des deux chambres du Parlement, a souligné que "l'article 51 du projet de révision constitutionnelle concerne exclusivement les fonctions supérieures et sensibles de l'Etat, à l'instar de la sécurité de la nation et la sécurité financière du pays". "Ces fonctions, a estimé le Premier ministre, nécessitent des conditions et critères exceptionnels" pour y accéder, expliquant que les textes de loi viendront expliciter l'article 51 et définiront ces fonctions, et ce, après adoption du projet de révision de la Constitution, prévue aujourd'hui. "L'article 51 du projet est très clair et ne vise aucunement nos frères à l'étranger", a-t-il indiqué, ajoutant que contrairement à tout ce qui a été dit sur l'article 51, "c'est la première fois dans l'histoire de l'Algérie qu'on reconnaît les Algériens porteurs de plusieurs nationalités", indiquant, au passage, que "les portes demeurent ouvertes aux Algériens de l'étranger dans diverses fonctions". Donc, contrairement aux déclarations d'Ahmed Ouyahia, qui ont provoqué l'ire de la diaspora qui s'organise pour manifester contre l'article en question, les fonctions concernées par l'article 51 ne sont pas encore définies et que seules celles relevant de la "souveraineté" seront inaccessibles aux Algériens porteurs de plusieurs nationalités. Concernant le projet de révision constitutionnelle dans son ensemble, il a relevé que le chef de l'Etat "a tenu ses engagements quant à l'édification d'un Etat solide doté d'institutions", soulignant que "le projet est une ère nouvelle et un renouveau républicain fort" qui se propose, aussi, a ajouté M. Sellal, "d'élargir les droits et libertés du citoyen, d'ancrer la démocratie pluraliste, de conforter les fondements de l'Etat de droit et de consolider l'indépendance de la justice dans notre pays". Passant en revue les différentes lois contenues dans le projet, M. Sellal a estimé qu'il est "le couronnement des réformes initiées par le président Bouteflika depuis 2011", et qu'il "amorce un tournant historique" dans la vie nationale avec la concrétisation, entre autres, "du principe d'alternance démocratique au pouvoir au moyen d'élections libres et intègres pour dynamiser la vie politique et favoriser l'émergence d'une culture de citoyenneté dans notre pays". Le responsable de l'Exécutif a ajouté que "le choix du peuple de mettre fin aux disparités sociales et inégalités régionales en termes de développement, de promotion de la justice sociale et de la lutte contre la corruption pour l'édification d'une économie nationale forte et diversifiée en associant la jeunesse au processus de construction nationale est affirmé dans le texte de révision". Le Premier ministre a évoqué la promotion de tamazight en langue officielle et la création d'une académie constituée d'experts chargés de réunir les conditions de promotion de cette langue. Mohamed Mouloudj