L'article 51 du projet de la révision de la Constitution qui interdit aux binationaux d'occuper les hautes fonctions politiques et étatiques fait toujours l'actualité. Jeudi, lors de la présentation de la future loi fondamentale par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal devant la commission conjointe des bureaux des deux chambres du Parlement au Palais des nations (Alger), cet article a été longuement abordé. Un membre de la commission qui s'est confié au «Temps d'Algérie» a rapporté que «certains députés du FLN ont soutenu que l'article n'a pas lieu d'être», emboîtant ainsi le pas au patron du parti, Amar Saâdani, qui a qualifié la disposition d'«anticonstitutionnelle. Sellal a répondu, selon la même source, qu'il serait d'accord avec cette thèse si l'article était généralisé à toutes les fonctions politiques et étatiques. Or, a-t-il ajouté, «l'article concerne uniquement les postes sensibles et de souveraineté», et qu'il était hors de question que «ces postes qui seront définis dans une loi organique qui sera présenté au Parlement dès l'ouverture de la prochaine session soient occupés par des binationaux». Mais d'ores et déjà, certains de ces postes sont fixés, comme celui du président de la République, du ministre de la Défense nationale, du ministre des Affaires étrangères et d'autres fonctions concernant la sécurité et les finances du pays. Le Premier ministre qui a défendu l'article 51 a précisé, selon toujours la même source, qu'il n'était pas contre les binationaux, soulignant que l'Algérie n'est pas le seul pays au monde à avoir adopté une telle disposition. «En défendant l'article 51, le Premier ministre fixait du regard un des ministres présent dans la salle», précise notre source. Ce ministre est donné par la rumeur pour être le successeur de Sellal. Une nouvelle ère Ce dernier était accompagné au Palais des nations par Tayeb Louh (ministre de la Justice), Tahar Khaoua (ministre chargé des relations avec le Parlement), Abdesselam Bouchouareb (ministre de l'Industrie) et Mustapha Karim Rahiel (ministre directeur du cabinet du Premier ministre). Dans une déclaration à la presse à l'issue de son exposé, M. Sellal a estimé que «pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie, on reconnaît les Algériens porteurs de plusieurs nationalités. Les portes demeurent ouvertes aux Algériens de l'étranger dans diverses fonctions». Le Premier ministre a soutenu que l'Algérie sera au rendez-vous avec une «ère nouvelle et un renouveau républicain fort» à la faveur de la révision constitutionnelle. «L'Algérie qui amorce un tournant historique est au rendez-vous avec une ère nouvelle et un renouveau républicain fort», a-t-il dit en présentant le projet. «La révision constitutionnelle est le couronnement des réformes politiques voulues par le président Bouteflika qui s'est engagé, devant le peuple, à opérer.(…) la révision de la Constitution et se propose d'élargir les droits et libertés du citoyen, ancrer la démocratie pluraliste, conforter les fondements de l'Etat de droit et consolider l'indépendance de la justice dans notre pays», a-t-il ajouté. Pour lui, le texte présenté tend à «concrétiser le principe d'alternance démocratique au pouvoir au moyen d'élections libres et intègres pour dynamiser la vie politique et favoriser l'émergence d'une culture de citoyenneté dans notre pays». Il a évoqué, en outre, la promotion de Tamazight langue officielle et la création d'une académie constituée d'experts chargée de réunir les conditions de promotion de cette langue.