"Dialyse, dialysé : des mots durs chargés de toute la détresse humaine. Ils ramènent à l'image d'un malade transhumant qui vit peu chez lui, et beaucoup à l'hôpital". Tels sont les propos de M. Romane, président de l'association Al-Khouloud, lui-même greffé, qui nous a résumé la détresse des insuffisants rénaux de la wilaya de Laghouat. En effet, leur calvaire ne date pas d'hier, puisque aussitôt inauguré par le chef de l'Etat, le 23 juillet 2006, le centre d'hémodialyse de l'hôpital Sehaïri-Kamal de Laghouat a eu du mal à prendre du service. La cause, on s'en souvient, ce sont les élus de l'APW qui avaient opposé une fin de non-recevoir à son ouverture, malgré la volonté du DSP qui la voulait la plus rapide possible. Les motifs évoqués à l'époque par les élus APW, étaient en rapport avec les réserves émises lors de leur visite d'inspection effectuée sur site, dans le cadre de la commission d'aménagement, qui a mis en évidence que si la partie bâtiment avait été finalisée, les équipements ne répondaient pas à ce qui a été convenu. Quoique les réserves aient été relativement levées, la spirale du calvaire des dialysés continue. Les insuffisants rénaux organisés en association Al-Khouloud, ne cessent de tirer la sonnette d'alarme à l'endroit des pouvoirs publics, sollicitant d'eux une prise en charge décente des personnes dialysées. Dans une lettre du 3 mais 2015, le président de cette association avait tiré la sonnette d'alarme quant à la "surcharge hors normes" que connaît ce centre d'hémodialyse. Une surcharge qui se répercute négativement sur la santé des personnes dialysées. Selon M. Romane, déjà en 2010, soit 4 ans après son inauguration, cette unité conçue pour recevoir 60 malades fonctionnait à 160% de ses capacités. Ce centre de dialyse dépasse largement ses capacités, puisqu'il reçoit jusqu'à 160 malades permanents ajoutés à ceux inscrits sur la liste d'attente pour bénéficier des séances de dialyse. D'où le taux de fonctionnement de plus de 200% de ses capacités installées. Un état de fait qui a engendré des conséquences néfastes sur l'état de santé des malades : insuffisance de séances de dialyse, stress, infections, saturation de la station et des postes et échappement thérapeutique. "Nos dialysés au niveau de la commune de Laghouat ne bénéficient d'aucune assistance de la part du médecin néphrologue'', dénonce M. Romane dans sa lettre du 7 octobre 2015 adressée au directeur de la santé, avant de tirer la sonnette d'alarme sur la rupture du médicament (immuno-suppresseur), d'où le risque de rejet chez les malades greffés. La même source dénonce l'état lamentable des prestations assurées aux personnes dialysées venant de Hassi-Dellaâ et El-Assafia, par le centre de Ksar El-Hirane. Après maintes démarches à tous les niveaux de l'administration, et devant le silence des pouvoirs publics, M. Romane ne décolère pas et n'hésite pas à revenir plusieurs fois à la charge, interpellant le DSP, le wali et le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière pour qu'ils mettent fin au calvaire des personnes dialysées. " À quand la fin du calvaire des personnes dialysées dans cette wilaya du Sud ?''. B. AREZKI