Sur initiative de l'association El-Amel d'aide aux insuffisants rénaux, une journée d'étude a été organisée, jeudi, à l'institut de formation à Sour El-Ghozlane. Plus de 300 médecins, paramédicaux, parents et malades des insuffisants rénaux (IR), le DSP, le directeur de la Cnas et celui de l'école paramédicale ont assisté à cette journée scientifique animée par le professeur Farid Haddoum, chef de service néphrologie au CHU Mustapha, et les spécialistes M. Benhalima, chef de service immuno, et A. Laribi, du service chirurgie, les docteurs N. Khediri et Meriem Hedouas. Les communications présentées sont liées à la prévention et au dépistage des maladies rénales, le traitement et la dialyse ainsi que la greffe rénale. Dans leurs interventions, les spécialistes avaient présenté un exposé détaillé sur l'insuffisance rénale, ses symptômes, les soins en passant par un aperçu historique, de la découverte de la maladie à la première greffe à l'échelle mondiale, qui remonte aux années 1937 et la durée de vie de ceux qui ont été greffés et qui atteint plus de 54 ans. Pour le professeur Haddoum, le meilleur remède est le dépistage précoce, mais une fois le malade atteint, la solution est la greffe rénale. Cette rencontre se rapproche de la population et a plusieurs objectifs. La formation, l'information et la sensibilisation du grand public et l'informer sur les progrès réalisés en matière de prise en charge qui est actuellement basée sur l'hémodialyse. Mais il y a aussi les deux grands oubliés, c'est la dialyse péritonéale et la transplantation rénale. Nous avons abordé la greffe où nous enregistrons un chiffre insignifiant en Algérie : il se situe entre 100 et 150 cas par an par des donneurs vivants. "Il y a un projet au CHU, et le défi est de commencer les prélèvements sur cadavres en juin 2015. Nous constituons la liste d'attente des futurs receveurs", a-t-il affirmé. Au sujet de l'autorisation des parents du donneur décédé pour ce prélèvement, "la loi sanitaire de 85 et les amendements permettent aux médecins les prélèvements sur vivant ou cadavre. Il est conseillé de demander une autorisation mais pas obligatoire", a-t-il précisé. Côté religieux, "une première fetwa a été décrétée en 1985 en Algérie et elle autorise le prélèvement d'organes, mais à condition que les personnes soient décédées et à des buts thérapeutiques". Au sujet des Algériens qui choisissent la greffe rénale à l'étranger, "ils sont entre 15 et 20% qui souhaitent aller à l'étranger avec un parent ou l'achat d'un organe sur place", a-t-il indiqué. Les raisons de cette exil médical sont dues au manque d'information et de confiance. "Notre défi est de faire un saut quantitatif et qualitatif pour rassurer la population. Sans oublier les intérêts du lobby de l'hémodialyse dont les gains sont menacés par la transplantation", conclut-il. Larbi Cherif Saïd, président de l'association El-Amel, a souhaité l'ouverture d'un centre de prise en charge des malades, de la consultation à la greffe. A. D.